Fnideq: La mort de deux migrants camerounais suscite des interrogations

Deux migrants camerounais sont morts asphyxiés. Les récits sur leurs décès sont contradictoires. Une enquête est ouverte.

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Deux ressortissants camerounais ont trouvé  la mort dans une grotte située à Khandak Al Moussaoui, près de Fnideq, le mardi 1er décembre. Les récits sur les circonstances de leur décès divergent. Helena Maleno, chercheuse en droits de l’homme et responsable du collectif espagnol Caminado Fronteras, nous explique qu’elle a recueilli des témoignages sur la mort des deux Camerounais suite à des opérations de démantèlement de camps de subsahariens dans la forêt avoisinante de Fnideq. Dans ce genre d’interventions, les autorités mettent le feu dans les campements des migrants afin de les dissuader de revenir, nous explique Maleno. Et d’ajouter que selon les témoignages recueillis par  Caminado Fronteras «les forces auxiliaires ont mis le feu sans s’assurer qu’il n’y avait personne à l’intérieur», affirme-t-elle.

C’est une tout autre version que relaie une autre association présente sur le terrain, l’Observatoire du nord des droits de l’homme. Selon son président, Mohamed Benaïssa, les décès sont accidentels. «En raison du froid dans les montagnes et dans la forêt, les deux personnes concernées sont mortes après avoir allumé un feu pour se chauffer».

«Il a fallu ramener des photos et des preuves pour confirmer la mort.  Il faut maintenant ouvrir une enquête», déclare la responsable de Caminado Fronteras. Une investigation a été effectivement ouverte par les autorités, qui confirment la mort des deux migrants par asphyxie. « Une enquête a été diligentée par les autorités compétentes pour déterminer les causes exactes de cet incident », informe un communiqué des autorités locales, relayé par l’agence de presse MAP.

Les autorités mènent depuis plusieurs jours des démantèlements de regroupements des migrants sans papiers dans la forêt de Fnideq, ajoute Maleno.  Selon le quotidien Akhbar Al Yaoum, la police a arrêté un millier de candidats subsahariens à l’immigration clandestine alors que d’autres ont pris la fuite.

Ces démantèlements sont opérés en raison de l’approche des vacances de fin d’année, d’après le quotidien. «Les tentatives d’escalader la frontière (entre le Maroc et l’Espagne) se multiplient durant cette période de l’année en raison des fêtes et des nombreux départs en vacances de la police espagnole des frontières», explique une source policière à Akhbar Al Yaoum.

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