Contrairement à ses sorties médiatiques antérieures, Houssaine El Ouardi a semblé cette fois confiant et décidé lors de sa conférence de presse tenue la matinée du mercredi 25 novembre au ministère de la Santé à Rabat, répondant aux médecins point par point. Durant la même journée, la Commission nationale des médecins résidents et internes a répondu au ministre et a une nouvelle fois critiqué « l’attitude irresponsable » d’El Oaurdi, promettant de continuer la grève. Les médecins grévistes ont déclaré qu’ils vont coordonner avec les autres mouvements contestataires dont les enseignants stagiaires, les magistrats et les grands syndicats. Ils n’écartent pas le recours à la grève de la faim.
Les points de désaccord
– L’augmentation des salaires :
C’est la principale pomme de discorde. Houssaine El Ouardi a déclaré lors de sa conférence de presse à Rabat qu’il est « impossible d’augmenter actuellement les salaires (…) Le gouvernement ne peut pas s’engager à prendre en charge cette augmentation actuellement » affirme t-il.
Et pour cause, selon El Ouardi, l’augmentation des salaires pour les médecins résidents et internes, « donnera la légitimité à d’autres catégories professionnelles (médecins, infirmiers, administrateurs, etc) pour réclamer la même chose aussi », ce qui à terme « coûtera deux milliards et 185 millions de dirhams » à l’Etat.
Cependant, les médecins grévistes maintiennent leur demande et estiment que leur cas est exceptionnel. « Il est illogique qu’un médecin résident ou interne avec un BAC+8 ou BAC+13 touche 3 400 ou 3 500 dirhams », justifient-ils. Il regrettent qu’ « il n’y ait pas de volonté politique pour régler leur problème ».
– Indemnités de garde :
Le ministre de la Santé a annoncé durant la conférence de presse du mardi 25 novembre, que toutes les indemnités des médecins grévistes à compter de l’année 2007, seront versées fin janvier 2016. Mais la commission nationale des médecins grévistes ne prend pas au sérieux la déclaration d’El Ouardi, « le secrétaire général du ministère nous a affirmé qu’il ne peut pas donner une date précise pour le versement des indemnités », selon eux, le secrétaire général a affirmé « en tant que technicien » qu’il n’y aura pas de déboursement avant juin 2016.
Les points qui font consensus
– L’amélioration des conditions de la formation :
Le ministre s’est toujours exprimé en faveur de cette revendication. El Ouardi se dit prêt à assurer de bonnes conditions d’apprentissage pour les étudiants en médecine. Les médecins grévistes considèrent cette revendication essentielle pour le développement de la santé au Maroc, mais ils pensent aussi qu’elle est vague : « Nous sommes conscients du fait que les conditions de formation ne peuvent pas s’améliorer du jour au lendemain » affirment t-ils.
– La sécurité dans les hôpitaux :
Les résidents internes réclament plus de sécurité dans les hôpitaux, selon eux, le travail des médecins est risqué actuellement. « Nous nous trouvons souvent confrontés à des citoyens en colère, surtout quand les urgences sont chargées ». Cette revendication est légitime selon Houssine El Ouardi, le ministre a donné son accord sur ce point, durant la conférence tenue mercredi 25 novembre à Rabat. Reste à connaître la nature des actions qui seront menées pour mieux protéger les médecins.
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