Samir : Amara ne compte pas céder au "chantage" d'Al Amoudi

Abdelkader Amara a chargé le cheikh Al Amoudi l'appelant à assumer ses responsabilités dans la crise que connaît la Samir, évoquant pour la première fois des lettres envoyées par le milliardaire saoudien.

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Abdelkader Amara, ministre de l'Energie et des mines. Crédit : DR

Le ministre de l’Energie sort de son silence dans l’affaire de la Samir. « Les autorités ne céderont à aucune pression ou chantage », lance d’emblée Abdelkader Amara, répondant à une question orale à la deuxième Chambre. Il renvoie ainsi la balle au cheikh Al Amoudi, qui « doit assumer toute la responsabilité de la crise de la Samir, qui reste lourdement endettée auprès du secteur bancaire marocain et international ». Le ministre expose ainsi l’historique de la raffinerie « dont la situation se dégrade depuis 2008… et qui, malgré une baisse significative des résultats nets, a continué à distribuer des dividendes de manière excessive »

Des chiffres et des lettres

Fait nouveau : le ministre évoque pour la première les lettres envoyées au gouvernement par Al Amoudi. Le premier courrier, de « menace » qui date du 21 juillet selon Amara, demande au ministère de l’Energie d’intervenir auprès des banques (42 milliards de dirhams de dettes) et de la douane (2,5 milliards de dirhams d’arriérés de paiement) pour repousser le paiement. « En brandissant la menace de la fermeture, il nous réclamait d’intervenir dans un cadre qui ne respecte pas la loi », explique-t-il.

Le 16 novembre, Al Amoudi récidive. Sa missive porte cette fois-fois sur la procédure de règlement à l’amiable qu’il a entamée. Mais Amara n’en démord pas : « Qu’il fasse ce qu’il veut », lance-t-il. « L’acquéreur n’a pas veillé à respecter les engagements contenus dans le cahier de charges, alors que l’Etat marocain a exécuté l’ensemble de ses engagements contractuels »

Sécurité énergétique

Le ministre de l’Energie a indiqué que le marché marocain a besoin de 10 tonnes de carburants annuellement. « Nous assurons l’approvisionnement par d’autres moyens », rassure-t-il. « Toute solution a la crise de la Samir doit être trouvée dans le cadre de la loi ».

Par  Bilal Mousjid et Mohamed Ettayea 

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