La Palestine refuse la comparaison entre sa cause et la question du Sahara

Le ministre palestinien des Affaires étrangères, Riyad Al-Maliki, a manifesté son « rejet catégorique » de toute comparaison entre la cause palestinienne et la question du Sahara marocain.

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S. Mezouar et R.Al-Maliki lors d'une conférence de presse le 23 novembre à Rabat. Crédits : MAP

À l’issue d’un entretien le 23 novembre à Rabat entre le ministre des Affaires étrangères, Salaheddine Mezouar et son homologue palestinien, Riyad Al-Maliki, ce dernier a réaffirmé « son soutien à l’unité territoriale du Royaume du Maroc et aux propositions visant le règlement de ce conflit ». Le ministre palestinien a par ailleurs exprimé son « rejet catégorique de toute comparaison erronée et fallacieuse avec la question palestinienne, étant, non seulement la première cause des Arabes et des musulmans, mais une question d’occupation étrangère coloniale de la terre de l’État de Palestine ».

Al-Maliki réagissait aux propos du ministère des Affaires étrangères israélien, qui, à la suite de la décision de l’Union européenne (UE) de faire appliquer un étiquetage spécifique signalant les produits fabriqués dans des colonies israéliennes en Cisjordanie, déclarait que « l’Europe agit contre Israël avec une certaine hypocrisie moralisatrice alors qu’elle ne cherche pas à faire des propositions similaires concernant le nord de Chypre ou du Sahara occidental ».

Argumentaire classique

Cette mesure de l’UE, prise dans la droite ligne des recommandations du mouvement BDS (Boycott, désinvestissement, sanctions) avait fait réagir beaucoup d’intellectuels proches d’Israël. « Cette information obligatoire n’est pas imposée à d’autres territoires considérés par l’UE comme occupés. Je pense notamment au Sahara occidental, occupé par le Maroc. Du poisson en est exporté vers l’Europe. À plusieurs reprises, la Commission européenne a dit qu’il n’y avait rien d’obligatoire à étiqueter les produits provenant de là», déclarait par exemple Abraham Bell, professeur de droit à l’université de Bar-Ilan, au Monde.

Dans une interview publiée sur Atlantico.fr, Gil Mihaely, historien et fondateur du magazine sioniste Causeur, se plaignait quant à lui que lorsqu’« il s’agit de la politique marocaine en Sahara occidental ou de la politique kurde de la Turquie, il est très difficile de mobiliser des centaines de milliers d’étudiants, de lancer de campagnes ou d’attirer l’attention des médias. Tout le monde s’en fout éperdument. »

Maroc-Palestine, même combat

« Nous n’acceptons pas ce genre de comparaisons. Il n’existe aucune similitude entre les deux questions », martèle pour sa part le ministre palestinien des Affaires étrangères.

La rencontre avec Salaheddine Mezouar portait sur les moyens de renforcer et dynamiser le partenariat entre les deux pays. Les deux ministres ont d’ailleurs signé un accord mettant en place une commission mixte de coopération entre les gouvernements marocain et palestinien. Cette commission aura pour objectifs de renforcer la coordination autour des questions d’intérêt commun, de développer la coopération économique, mais aussi culturelle et scientifique.

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