« Le port du voile intégral ne correspond ni à notre culture, ni à nos traditions, ni même à notre conception de l’islam », avait déclaré le président sénégalais Macky Sall, le 17 novembre dernier. Il ajoutait qu’il fallait avoir « le courage de combattre cette façon excessive d’imposer une manière d’être » et qu’il ne pouvait pas « accepter qu’on nous impose des modèles d’habillement venus d’ailleurs ». Ce qui apparaissait comme une mesure de sécurité nationale a été immédiatement soutenue par le ministre de l’Intérieur Abdoulaye Daouda Diallo. « L’État restera intransigeant sur l’interdiction de porter le niqab », prévenait-il, arguant que le voile intégral empêche l’identification de tous les citoyens et donc la prévention du terrorisme. Selon le quotidien sénégalais l’Observateur, ce sont en effet les forces de sécurité du pays, police, gendarmerie et forces armées qui auraient, convaincu le président de prendre une telle disposition.
Certains politiques et personnalités religieuses s’y étaient montrés hostiles. « Le port du voile est un commandement divin », avait ainsi déclaré l’imam de l’université Cheikh Antra Diop (UCAD) suite à l’annonce de l’interdiction. « C’est méconnaître l’islam que de dire que la burqa ne fait pas partie de la culture musulmane », ajoutait-il encore. L’ancien ministre des Affaires religieuses, Bamba Ndiaye, avait quant à lui comparé la situation sénégalaise à celle de la France pour rappeler que le Sénégal n’était pas en état d’urgence et que de telles mesures devaient être prises par l’Assemblée nationale.
Après le Tchad, le Cameroun et le Gabon, le Sénégal n’aurait pas été le premier pays d’Afrique à prendre de telles dispositions. Mais le président Macky Sall a depuis clarifié ses propos face au tollé provoqué. « Il n’y a aucune interdiction du voile intégral au Sénégal, précise-t-il. Il y a eu beaucoup de confusions dans les médias car j’avais justement posé la problématique du voile intégral », a déclaré le président. « Au moment où les gens posent des bombes, il ne doit être permis un accoutrement, quel qu’il soit, qui puisse permettre de camoufler des armes ou des explosifs », martèle-t-il encore en ajoutant que la burqa n’a rien à voir avec la religion musulmane.
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