Les entreprises ne se bousculent plus au portillon des banques. «Les résultats de l’enquête de Bank Al-Maghrib sur les conditions d’octroi du crédit, indiquent une baisse de la demande des entreprises au cours du deuxième trimestre 2015», avait déjà souligné le gouverneur de l’institut d’émission.

Et les indicateurs relatifs au mois de septembre dernier viennent confirmer ce constat. Le crédit fait presque du surplace. Au terme du 9ème mois de l’année, l’encours des prêts bancaires ressort en quasi-stagnation à 764,5 milliards de dirhams, soit une petite évolution de 0,2% au mois précédent.

Lors du dernier conseil de Bank Al-Maghrib, le Wali avait ouvertement exprimé son inquiétude : « c’est la première fois que nous assistons à une baisse pareille ». Abdellatif Jouahri a également affirmé que, pour l’instant, l’institut d’émission n’arrive toujours pas à mettre le doigt sur les principales causes de cette décélération du crédit.

Ce qui est sûr c’est que cela n’est pas à mettre sur le compte de la «prudence » bancaire. Le gouverneur avait même laissé entendre que cette évolution pourrait être la conséquence d’une fuite vers l’informel. Les équipes de la Banque centrale travaillent actuellement pour déceler les véritables sources de cet « abandon » du circuit classique. Compte tenu de cette situation, la prévision de la progression du crédit de BAM pour 2015 a été révisée à la baisse à près de 3%. Ce constat devient encore plus surprenant quant on sait que l’institut d’émission à réduit à deux reprises en 2014 son taux directeur. Ce qui devait, à priori, se traduire par une baisse des taux et booster de facto, la demande. Visiblement, il n’en est rien.

L’enquête de conjoncture au titre du 3^e trimestre fait état d’un renchérissement du coût du crédit qui serait en hausse, selon les industries chimiques, para-chimiques et électriques et électroniques. Il faut dire que le désistement bancaire est à mettre surtout sur le compte des entreprises. Les particuliers sont aujourd’hui presque les seuls à ne pas défaillir aux banques. Le crédit à la consommation a enregistré une progression de 0,7% à fin septembre dernier par rapport à la même période une année auparavant. Pour sa part le crédit à l’habitat affiche une évolution positive de 0,3%.