Le ministre de la Justice, Mustapha Ramid, était présent, le 2 novembre, pour dresser le bilan de son département devant la Commission de la Justice, législation et droits de l’Homme de la première chambre et répondre aux interrogations des parlementaires. Ramid a évoqué les sujets de la ligne anticorruption, les cas de torture présumés au Maroc ainsi que les relations entre l’Etat et les ONG Human Rights Watch et Amnesty.
Un numéro vert débordé
L’un des sujets phares évoqués par le ministre de la Justice est la « ligne anticorruption » mise en place par son département au mois de juin. Selon Mustapha Ramid, ce service, qui permet aux citoyens de dénoncer la corruption, reçoit « 6 000 appels quotidiens ». Un nombre important lorsque l’on sait qu’au bout de la chaîne se trouve trois juges censés guider les citoyens pour les mesures à entreprendre afin de dénoncer les responsables qu’ils accusent de corruption.
Concernant ce service, Mustapha Ramid a également noté qu’une grande partie des appels concernent des faits qui n’ont aucun lien avec la corruption. Pour remédier à ce problème, le ministre de la Justice a suggéré la mise en place de lignes spécifiques ou d’un centre d’appel judiciaire.
Plus de torture au Maroc
Autre sujet abordé par Ramid, la politique de lutte contre la torture adoptée par le gouvernement. Le royaume a « une réelle volonté » de lutter contre la torture qui est, selon Ramid, un phénomène qui ne concerne que certains policiers auxquels les valeurs des droits de l’homme n’ont pas été inculquées. À ce propos, le ministre de la Justice a révélé avoir reçu un message du patron de la Direction générale de la sureté nationale (DGSN), Abdellatif Hammouchi, qui lui a assuré que l’ensemble des services sécuritaires du royaume respecte les droits de l’homme. Le ministre a également clamé, quelques jours après le cinquantième anniversaire de la disparition de Mehdi Ben Barka, que le « temps des disparitions forcées » est désormais révolu.
Le ministre a aussi profité de son intervention pour critiquer « les gens en dehors du pays » qui ne « croient pas aux progrès réalisés par le Maroc » dans le domaine des droits de l’Homme. Il a mentionné les relations entre le royaume et deux ONG américaines, Amnesty International et Human Rights Watch. Concernant la première, Mustapha Ramid a affirmé qu’il partirait à la rencontre de ses responsables « prochainement ». Les responsables de HRW devraient, eux, se rendre au Maroc pour rencontrer des responsables des ministères de la Justice et des Affaires étrangères.
Une partie de l’intervention de Mustapha Ramid était consacrée à la liberté d’opinion. Selon le ministre de la Justice, la liberté de la presse est garantie au Maroc bien que certains journalistes ou médias « ne respectent pas leur profession et publient des mensonges ». Le ministre a indiqué que l’État s’efforce de ne pas faire comparaitre ces journalistes en justice. Enfin, Ramid a déclaré que le Maroc ne compte pas de prisonniers d’opinion.
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