Après des mois de désaccord et plusieurs réunions de négociation à propos de l’instauration d’un service sanitaire obligatoire, le gouvernement et les futurs médecins sont maintenant clairement en guerre.
Cela étant, d’après nos sources, le chef du gouvernement tente de négocier directement avec les grévistes. Une première réunion pour désamorcer la crise s’est tenue le jeudi avec les étudiants et des responsables gouvernementaux. Une deuxième est prévue dans la foulée, ce vendredi à partir de 17h, nous assurent nos sources. Ces rencontres, informelles et non médiatisées, se sont déroulées sans la présence du ministre de la Santé et ont pour but de trouver une issue à ce dossier qui commence à prendre de grandes proportions.
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En effet, le différend a pris un nouveau tournant le 22 octobre. Le matin, alors qu’ils manifestaient dans l’enceinte de la faculté de Rabat, plusieurs étudiants ont été interpellés par la police, puis relâchés au cours de la journée.
L’après-midi, en préambule du Conseil du gouvernement, Abdellilah Benkirane a réagi, s’exprimant pour la première fois sur le sujet. Le chef du gouvernement a demandé aux étudiants de « regagner les salles de cours » et de « poursuivre le dialogue engagé avec les ministres de la Santé et de l’Enseignement supérieur », en estimant que la question a « atteint un seuil inadmissible ». Abdellilah Benkirane a aussi regretté que les grévistes empêchent les autres d’accéder aux salles de cours.
A Oujda, les parents interpellés
Dans la même journée, le syndicat indépendant des médecins du secteur public, qui s’était déjà exprimé en faveur des étudiants et des médecins internes et résidents, réitère son soutien, condamne l’intervention de la police, mais appelle les étudiants à continuer le dialogue.
Le 23 octobre dans la matinée, les étudiants de Rabat ont réalisé un sit-in devant l’hôpital Avicennes, nous raconte Omar Sibari, médecin résidant de 5e année vice-président de l’association des internes de Rabat. D’après lui, les étudiants se sont ensuite déplacés vers la faculté, mais ils continuent de boycotter les cours magistraux et de travaux pratiques.
Dans les rangs des médecins et futurs médecins, la tension monte aussi. Les personnes engagées dans le mouvement reprochent aux autres de ne pas en faire autant, et pour certains de passer le concours pour devenir interne.
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