Le 30 septembre dernier le Cèdre bleu pleureur de l’Atlas a été élu plus bel arbre 2015, en France, lors d’un concours organisé par le magazine Terre sauvage et l’Office national des forêts. L’ « individu » est situé dans le domaine de la Vallée-aux-loups, en Ile-de-France. Il y a 150 ans, un pépiniériste a planté un cèdre bleu de l’Atlas, endémique du Maroc et d’Algérie, mais l’arbre a muté et est devenu pleureur : son feuillage s’étend sur 700 mètres carrés et prend ainsi des airs d’araignée. Il s’agit d’un exemplaire unique puisque les autres arbres présents dans le monde sont tous issus de boutures ou de greffes réalisés à partir de celui-ci.

Endémique d’Afrique du nord, c’est au Maroc qu’on trouve le plus de cèdres bleus de l’Atlas, sur une superficie de 134 000 hectares environ. L’arbre se développe à 1 500 mètres 2 500 mètres d’altitude. Près d’Azrou, le cèdre Gouraud, de 42 mètres de haut et 900 ans d’âge (mort sur pied) est largement visité.

Un arbre menacé

Mais le cedrus atlantica est menacé depuis les années 1980, expliquait l’AFP il y a quelques mois. Pour le secrétaire général du Haut-commissariat aux Eaux et Forêts et à la lutte contre la désertification (HCEFLCD, officiel), Abderrahim Houmy, la « vraie menace » est aujourd’hui le dérèglement climatique. « Si rien n’est fait, à moyen et long termes, la baisse des précipitations, l’augmentation des températures et les phénomènes extrêmes comme les inondations changeront l’aire de répartition des cèdres », alertait-il à l’agence de presse.

Autre souci : l’abattage clandestin. Un mètre cube de cèdre peut se vendre jusqu’à 14.000 dirhams d’après l’AFP, mais beaucoup moins au marché noir. Les braconniers opèrent généralement de nuit et abattent parfois des arbres centenaires pour ne prélever au final que quelques mètres, afin de faciliter leur fuite.