Burkina Faso : le Maroc dénonce un "coup d'Etat"

Le Maroc a dénoncé un "coup d'Etat" au Burkina Faso. Le général Diendéré aurait pris les commandes.

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Michel Kafando, président de la transition retenu de force au Palais présidentiel - Crédits : AFP

Après le putsch  qui a eu lieu jeudi 17 septembre au Burkina-Faso, le Maroc, a choisi, par voix diplomatique de réagir. «Le Maroc dénonce avec vigueur la tentative de coup d’Etat et le coup de force perpétrés contre les institutions de la transition politique au Burkina Faso», a affirmé mercredi le ministère des affaires étrangères et de la coopération (MAEC), rapporté par MAP.

Le Maroc «appelle les auteurs de cet acte à y mettre fin et à permettre le retour au fonctionnement normal des institutions.» poursuit le communiqué du ministère.  «Le Royaume du Maroc soutient et appuie les efforts de la CEDEAO visant à aider le Burkina Faso a retrouver la paix et la stabilité», conclut le Ministère.

Le lieutenant-colonel Mamadou Bamba a annoncé sur une télévision locale (RTB), jeudi 17 septembre au matin, la démission du président et la dissolution du gouvernement et du Parlement de transition, selon AFP. En fin de matinée, le quotidien français Le Monde rapporte que Gilbert Diendéré, ancien bras droit de l’ex-président Blaise Compaoré, a été nommé président du Conseil national de démocratie (CND) par les putschistes, devenant ainsi le nouvel homme fort du Burkina Faso.

La veille, vers 14H30, des hommes armés se sont invités dans le palais présidentiel, au moment où se tient le Conseil des ministres. Les gardes sont désarmés et les hommes armées confisquent les téléphones des ministres présents.  Le chef d’État, Michel Kafando et son premier ministre Isacc Zida sont retenus de force par les militaires du RSP, la garde présidentielle du Burkina-Faso.

L’ONU, l’Union Africaine et l’Union Européenne avaient demandé leur libération. Dans le pays, certains civils sont formellement opposés à ce « coup d’état » et l’ont fait savoir en manifestant autour du palais présidentiel, comme le rapporte l’AFP. D’autres manifestions sont prévues.

Au lendemain du coup de force, le Comité militaire dit vouloir « organiser des élections inclusives », comme le rapporte le média RFI

L’hypothèse du coup d’Etat est donc confirmée malgré des négociations qui se sont poursuivies tard dans la nuit. Selon les informations de RFI, «une délégation plurielle a rencontré les auteurs du coup de force au ministère de la Défense, non loin du palais présidentiel. Des négociations interrompues dans la nuit et qui n’ont pas repris ce matin.»

Le président de l’Assemblée de transition, Chérif Sy, s’est d’ailleurs confié à RFI  : « ils ont les armes, c’est une question de rapport de force. Nous, nous sommes mains nues, mais je suis sûr que le peuple se mobilisera », appelant ainsi les Burkinabé à continuer leurs manifestations commencées mercredi 16 septembre.

Par ailleurs, selon l’AFP, des tirs ont été entendus ce jeudi 17 septembre à Ouagadougou. La capitale est toujours quadrillée par des militaires de la garde présidentielle.

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