Le polémique maire de la ville française de Béziers, Robert Ménard, abordant son écharpe bleu-blanc-rouge, s’adresse à une famille de réfugiés en leur indiquant qu’ils ne sont pas les bienvenus. La vidéo de l’élu proche du Front national, publié sur Youtube en guise de coup de com’, fait les choux gras.
Il y a «deux mois, des dizaines de migrants, grâce à une filière, ont envahi des logements HLM (Habitation à loyer modérée) au quartier de la Devèze, défonçant les portes, volant eau et élécticité», justifie l’équipe du maire pour expliquer le coup de force. Au cours de l’entretien entre Ménard et le père de famille, le maire de Béziers affirmera vouloir «accueillir des gens qui se comportent de manière correcte.»
Après ces échanges musclés, Ménard tente de justifier son action en sous-entendant que des filières exploitent les migrants venus dans sa ville et que dans ces conditions, ils ne pouvaient pas les recevoir. «Je compatis avec le malheur des gens et des réfugiés, mais dans ces conditions, on ne peut pas accueillir des gens qui ne respectent pas la ville.»
L’action de Robert Ménard, connu pour avoir longtemps été à a tête de la critique ONG Reporters Sans Frontières, a été jugée « illégale » et dénoncé par une partie de l’opinion publique, sous le choc du drame des réfugiés. « Il faut un jugement pour expulser une personne », expliquera l’élu communiste Aimé Couquet dans l’édition de La Marseillaise samedi 12 septembre, qui assure qu’aucun avis d’expulsion n’aurait été émis. Qui plus est, selon la loi française, les logements en question font partie du parc de l’office HLM, géré par l’agglomération de Béziers, et non par la municipalité, comme Ménard semble l’entendre.
En France, cette mise en scène a provoqué un tollé. Robert Ménard, connu au Maroc pour ses actions sous son ancienne casquette RSF est désormais pointé du doigt par une partie de l’électorat qui voit en lui, un maire proche des idées du Front National, parti d’extrême droite française. Lors de son élection, en mars 2014, il avait d’ailleurs été soutenu par ce parti, sans figurer pour autant parmi les adhérents.
Quelques jours avant cette opération de communication, la Mairie de Béziers s’était déjà fait remarquer en publiant sur son site, un photomontage indiquant l’arrivée massive de migrants dans la ville. L’Agence France Presse (AFP) a d’ailleurs envisagé de porter plainte contre la Mairie, pour détournement d’images.
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