Le Maroc fournit à ses citoyens très peu ou pas d’informations budgétaires et cette situation n’a pas évolué depuis 2012. C’est ce qui ressort de la présentation des résultats de la cinquième édition de l’enquête internationale sur l’indice du budget ouvert 2015, initiées en partenariat avec International Budget Partnership et Transparency.
Selon l’étude présentée le mercredi 9 septembre à Rabat, le Maroc a obtenu le score de 38 sur 100 et se classe 74e parmi 102 pays concernés. Il est devancé par la Jordanie et la Tunisie qui occupent la 66e place avec des scores respectifs de 55 et 42 sur 100. Le Maroc se classe en revanche devant l’’Egypte classée à la 90e place avec une note de 16 sur 100 ainsi que le Qatar et l’Arabie Saoudite qui se trouvent en bas du classement avec un score de 0/100 chacun.
Le Maroc fait donc parti des 17 pays qui fournissent à leur citoyens « très peu ou pas » d’informations budgétaires et des 95 (sur 102 pays) qui n’offrent pas à la population suffisamment de possibilitées de participation au processus budgétaire.
Par exemple, le royaume a obtenu un score 2/100 pour le critère participation du public au processus budgétaire. Une note très faible par rapport à la moyenne régionale qui est de 25. La Jordanie (27), la Tunisie (21) le Maroc est juste devant quatre pays ayant obtenu un score de 0.
Pour ce qui est du critère du contrôle budgétaire par le parlement et la Cour des comptes, la note est plus élevée mais très loin de la moyenne.
Mettre en place une équipe indépendante au service du parlement
L’étude recommande de préparer et publier des documents budgétaires existants, d’inclure dans les propositions budgétaires des estimations pluriannuelles, de mener et publier une analyse de la sensibilité des budgets et de consulter le parlement et le public sur les priorités et les propositions budgétaires.
Elle recommande également de mettre à la disposition du public certaines informations et analyse en interne, d’améliorer la qualité et la pertinence de l’information budgétaire, de développer l’indépendance de la Cour des comptes sur le plan stratégique, humain et financier.
De même, le rapport invite les autorités à mettre en place une équipe de recherche et d’accompagnement indépendante et compétente au service du parlement et d’établir et développer des mécanismes formels de participation du public et de la société civile au processus budgétaire.
Les résultats de l’indice du Budget Ouvert (IBO) révèlent au niveau mondial que le système budgétaire de 98 pays sur 102 n’est pas transparent. De même, les 73 pays qui fournissent des quantités insuffisantes d’informations budgétaires représentent 68 % de la population mondiale.
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