Originaire de Rabat, Myriam El Khomri est la fille d’un père marocain, et d’une mère bretonne. Elle occupe depuis mercredi 2 septembre 2015, la fonction de ministre du Travail, au sein du gouvernement français. Un parcours atypique et une personnalité au caractère bien trempée ont fait d’elle une candidate sérieuse pour reprendre le poste laissé vacant par l’actuel maire de Dijon, François Rebsamen.

En 2012, quelques jours avant l’élection de François Hollande président de la France, la nouvelle ministre a répondu à une polémique, lancée par la droite sur l’instauration d’un examen de français à tous les ressortissants étrangers qui voulaient s’installer en France. Par un simple tweet, El Khomri  rétorquera en indiquant que les retraités français qui s’installaient dans des riads marocains, devraient passer un examen d’arabe. Une réaction remarquée à l’époque, qui en disait long sur le caractère de la future ministre.

Et moi je propose que ts les francais qui vt s acheter un riad au maroc pr leur retraite passe un examen d arabe a l ambassade!

— Myriam El Khomri (@MyriamElKhomri) 2 Mai 2012

Dans une interview pour le quotidien français Libération, El Khomri confiera «transformer son métissage en atout.» Sa couleur de peau est une fierté, dont elle se sert pour vanter la douceur de vivre du Maroc, et plus particulièrement de Tanger, la ville où elle a grandi jusqu’à ses 9 ans. Elle y décrit avec passion sa jeunesse : «Souvenirs ensoleillés, joyeux, confortables. La vie était simple», raconte El-Khomri, «qui regrette seulement de ne pas avoir appris l’arabe, quand elle en avait le temps» A l’âge du collège, El Khomri confiera avoir connu les premières blagues racistes. La dernière est un tweet, le jour de sa nomination au Secrétariat d’État de la Ville : «Myriam el-Khomri rejoint la planète des singes.» Des attaques qui n’affecteront pas sa jeune mais déjà riche carrière.

Le parcours de Myriam El Khomri est plutôt atypique. Sa famille, au revenu modeste, quitte le Maroc pour venir en France, dans les Deux-Sèvres. Étudiant quelques années plus tard le droit public, elle se rend à Paris à l’université Paris Dauphine, où elle rencontre Claude Bartolone, actuel président de l’Assemblée Nationale française, chez qui elle effectue un stage. Dès lors, une carrière politique débute pour la future ministre. Tour à tour, elle occupe les fonctions d’adjointe à la mairie de Paris chargée de la prévention et de la sécurité, celle de secrétaire d’État chargée de la politique de la ville puis est finalement nommée au sein du gouvernement Manuel Valls II, en qualité de ministre du Travail.

De lourds dossiers attendent Myriam El Khomri : fin juillet 2015, le nombre de demandeurs d’emploi en France a atteint le nombre de 5 412 500 personnes. Dans un tweet adressé à sa communauté, mercredi 2 septembre, quelques minutes après sa prise de fonction, la ministre assure : «Je mesure la responsabilité qui est la mienne. Comptez sur ma combativité et ma détermination au service des Français.»

Je mesure la responsabilité qui est la mienne. Comptez sur ma combativité et ma détermination au service des Français #travail #emploi

— Myriam El Khomri (@MyriamElKhomri) 2 Septembre 2015

Dans le gouvernement français, elle se distingue également en étant la personnalité la plus jeune. À 37 ans, elle compte un printemps de moins qu’une autre Franco-marocaine, Najat Belkacem, ministre de l’Éducation Nationale de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.