Profitant des mois de sécheresse et de mauvaises récoltes en Espagne et, à moindre mesure, en Italie, où la bactérie Xylella Fastidiosa a fait des ravages, le Maroc a pu tirer son épingle du jeu. Le Maroc a davantage exporté et a accéléré ses productions. D’après l’agence Ecofin, agence d’information économique africaine,le prix de l’huile vierge marocaine se vend aujourd’hui 35 dirhams le kilo contre 24 dirhams, l’année dernière.
En nuançant quelque peu, la production marocaine ne permet évidemment pas de rivaliser avec les productions espagnoles ou italiennes. À titre de comparaison, pour environ 1,8 million de tonnes d’huiles produites en Espagne en un an, le Maroc n’en produit lui, que 100 000 tonnes. Mais cette progression, constatée depuis quelques années, et les conditions climatiques difficiles qu’ont connues ses concurrents, pourraient faire du Maroc un acteur sérieux du marché de l’huile d’olive.
Au Maghreb, la Tunisie reste le leader incontesté. Cette dernière vend à l’Espagne ses excédents d’huile d’olive. Le voisin espagnol a en effet triplé ses importations pour faire face à la pénurie et conserver ainsi ses parts de marché en Europe, après avoir perdu l’équivalent d’un tiers de sa production. Chose intéressante donc, certaines productions dites 100% espagnoles, contiennent des produits provenant de Tunisie. Aujourd’hui la Tunisie est le 3ème exportateur d’huile, derrière l’Union Européenne et la Turquie, elle vend en moyenne 115 000 tonnes depuis 2010 soit 75% de sa production à l’étranger, d’après le même rapport de l’agence Ecofin.
L’ambition marocaine du Plan Maroc Vert, établie dès 2009, était d’atteindre les chiffres tunisiens, avec l’objectif d’exporter 120 000 tonnes d’huile d’ici 2020, soit 5 fois plus qu’à l’heure actuelle. À la clé, un accroissement de la valeur des exportations donc, entrainant une création de l’emploi dans le secteur de l’oléiculture et un atout de plus dans la lutte contre la pauvreté.
Si les objectifs prévus pour les superficies plantées sont aujourd’hui pratiquement atteints (1 million d’hectares, contre 1,22 prévus par le Plan Maroc Vert en 2009, visible sur le croquis ci-dessus), l’investissement initial de 17 milliards de dirhams devra servir à atteindre un taux de production de +142% d’ici 2020.
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