Le palais publie souvent, par voie de communiqué, les vœux que le roi adresse aux présidents, rois ou premiers ministres étrangers. Bien sûr, Mohammed VI n’est pas seul à s’adonner à cette pratique qui relève de la diplomatie. Lui-même reçoit régulièrement des vœux de ses homologues étrangers, eux aussi relayés par le palais, puis par l’agence MAP.
Les trois objets les plus courants de ce genre de communiqués sont : les félicitations à l’occasion d’une fête nationale, les félicitations lorsqu’un chef d’Etat vient d’être élu, et les messages de soutien en cas de drame national (attentat, catastrophe naturelle…). La fréquence de ces communiqués n’est bien sûr pas régulière mais ils sont plusieurs chaque semaine (sept ces sept derniers jours par exemple).
Même message mot à mot
Le protocole laisse peu de place à la fantaisie. Pour ce qui est des félicitations à l’occasion de la fête nationale, le message est pratiquement toujours le même, si l’on se base sur la dernière vingtaine de textes. Le contenu du communiqué reste souvent inchangé d’un message à l’autre (hormis le nom du pays et du chef d’Etat bien sûr), à la virgule près.
D’abord, Mohammed VI adresse ses vœux au chef d’Etat, ensuite à son peuple en général, puis se félicite des bonnes relations avant d’en appeler à leur intensification ou bien à la diversification des domaines de coopération. Cela débute donc pratiquement tout le temps par : « […] ses félicitations les plus chaleureuses et ses vœux les plus sincères de davantage de santé et de bonheur, souhaitant au peuple X frère davantage de progrès et de prospérité ». Il va sans dire que les messages d’une année sur l’autre sont quasi-identiques, si on ne remarque pas le remplacement de « considération mutuelle » à « considération réciproque ».
Africains ou musulmans : variante
En revanche, le palais insère des petites variantes, encore prévisibles. Lorsque le message est à destination d’un pays africain, un petit mot évoque ce lien continental, systématique. Quand il s’agit d’un pays musulman, le message se conclut en parlant « de solidarité entre les peuples de la Oumma islamique », on le voit avec les derniers messages adressés à l’Afghanistan ou au Pakistan. Plus surprenant, quand Mohammed VI s’adresse à un homologue africain, il précise que le peuple vit « sous la sage conduite de … [nom du chef d’Etat] » ou « sous la conduite éclairée », comme ce fut récemment le cas pour la Côte d’Ivoire ou le Tchad. Aspect que l’on ne retrouve pas, par exemple, lors de ces récents vœux adressés à Singapour, la Corée du Sud ou le Liechtenstein.
Mohammed VI, en tant que chef d’Etat, a bien sûr un rôle éminemment politique, au sens propre du terme. Ainsi, lorsque certains hommes politiques sont élus présidents et premiers ministres, là aussi le roi les félicite, comme ce fut récemment le cas pour le président panaméen. En ce qui concerne les condoléances adressées en cas de drame national, le message est là un peu plus personnalisé. Le contexte du drame oblige.
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