Nabila Mounib: « le courant islamiste utilise la pauvreté pour récolter des voix »

Pour Nabila Mounib, son parti (PSU) se présentera aux élections communales et régionales même s’il doute de leur transparence.

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Nabila Mounib, SG du PSU. Crédit: Yassine Toumi
Nabila Mounib, SG du PSU. Crédit: Yassine Toumi

Lors d’un entretien réalisé avec la chaîne télévisée BBC Arabic le 3 août, la secrétaire générale du parti socialiste unifié (PSU) revient sur la participation du Maroc à la guerre du Yémen, sur les élections communales et régionales ainsi que sur les méthodes utilisées par les partis islamistes pour « influencer le peuple ».

Concernant « l’opération tempête décisive » à laquelle a participé le Maroc au Yémen, Mounib explique que « si des nations voulaient intervenir au Yémen, cela devait être fait de manière pacifique ». Au sujet de ce pays, Mounib affirme que son parti « croit plutôt à l’autodétermination du peuple pour que celui-ci choisisse lui-même son destin et se libérer du joug de l’autoritarisme ».

« Le PSU doit aussi militer pour la démocratie au sein des institutions »

Contrairement à 2011 où le PSU a choisi de boycotter les élections législatives, ce parti a décidé de présenter ses candidats aux élections communales et régionales. « Il est impératif de militer pour qu’il y’ait une vraie démocratie et qui passe aussi par les communes afin d’assurernune proximité avec le peuple », indique Nabila Mounib. Et d’ajouter « qu’outre le militantisme à travers les manifestations, le PSU doit également faire entendre sa voix et proposer des réformes à travers les institutions ».  

Toutefois, Mounib semble douter de la transparence des élections. « Nous avons émis des propositions pour garantir la transparence de ces communales, elles n’ont pas été prises en considération par le gouvernement », a-t-elle expliqué. Sur la nature des candidats du PSU, Mounib confie qu’il y aura également « des membres de la société civile qui se présenteront sous l’étiquette du parti dans la mesure où ils connaissent au quotidien les contraintes et les problèmes des Marocains ».

« Le courant islamiste a choisi un programme social autoritaire »

Pour Nabila Mounib, le paysage politique actuel composé de la majorité gouvernementale et l’opposition est très faible face à ce qu’elle a appelé « l’Etat profond » : « Par peur que le Maroc se trouve dans une situation instable comme d’autres pays arabes, les partis politiques n’osent plus imposer des réformes ».

Sur l’opposition qui existe au sein du parlement, elle trouve qu’elle est « incapable de faire son rôle en proposant un projet alternatif à celui du gouvernement et ne cherche qu’à prendre la place de celui-ci ».

Sur le courant islamiste, Nabila Mounib trouve qu’il ne fait qu’utiliser « la pauvreté et l’oppression sociale résultantes d’une politique du makhzen depuis l’indépendance pour récolter des voix » et que son « projet social est autoritaire et n’accepte pas qu’on le remette en question ». 

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