Officiellement, ce sont plus d’une dizaine de ministres qui se présentent aux prochaines élections, en vue de briguer un mandat local, qu’il soit régional ou communal. Parmi eux, Driss El Azami qui en est à sa première expérience électorale, Mohammed Moubdii qui se représente à Fqih Bensalah, les ministres Lahcen Daoudi et Lahcen Haddad, qui s’affrontent en duel dans la région Beni Mellal – Khenifra.
Pourtant, un président de région ou de commune a dorénavant de larges prérogatives et a donc besoin de se consacrer aux affaires locales qu’il doit gérer, selon de nombreux membres de la classe politique. « Comment un ministre à Rabat peut-il s’occuper de ce qui se passe à Anfgou, par exemple ? », s’interroge Adil Benhamza, député de l’Istiqlal. Même s’il est dans la possibilité du président de la collectivité locale de déléguer certaines de ses compétences et signatures, il reste que durant tout son mandat il ne pourra pas faire entièrement acte de présence, du fait de ses obligations à l’exécutif.
Du côté de la majorité, on fait appel à l’expérience. « Ne peuvent briguer des mandats supplémentaires que ceux dont l’expertise sera utile », se défend Abdellah Bouanou, chef du groupe parlementaire du PJD. Du moins, pour les élections communales. À titre d’exemple, notre source cite son propre cas, vu qu’il est chef d’un groupe parlementaire et qu’il souhaite également se présenter aux prochaines communales. Pour les régionales, c’est une toute autre affaire. Eu égard aux prérogatives du président de la région, Abdellah Bouanou nous assure qu’il n’y aura pas de cumul des mandats. « Si jamais par exemple Lahcen Daoudi, le ministre de l’enseignement supérieur, devient président de région, il démissionnera », affirme le député du parti au pouvoir.
La loi organique 31-065 relative à l’organisation et la gestion des travaux du gouvernement et le statut juridique de ses membres, dans son article 32 est sans ambiguïté par rapport à ce point et autorise les ministres à briguer des mandats locaux. Ce qui n’était pas le cas dans la première version de la loi. Début février, jusqu’à la dernière minute, le PJD a changé d’avis et le gouvernement a amendé l’article 32 lors de sa relecture dans la deuxième chambre. « À travers cet amendement, le gouvernement a fait, à la dernière minute, un pas en arrière pour protéger ses ministres », n’avait pas manqué de souligner le député de l’USFP, Hassan Tariq.
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