Le Maroc et les Etats-unis s'affrontent pour le brevet d'une variété de mandarine en Espagne

Un conflit pour le monopole d’une variété de mandarines oppose les Etats-Unis au Maroc en Espagne. Pour le Maroc, la variété Tango d'origine américaine commercialisée n'est qu'une évolution de la variété Nadorcott marocaine déjà brevetée.

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Crédit : Neil Conway/ Flickr

Le Maroc et les Etats-Unis s’affrontent sur le marché espagnol pour une variété de mandarine introduite en Espagne par les deux pays. Le média espagnol El Pais explique que le Nadorcott,  une variété de mandarine brevetée par le Maroc en 2004 est cultivée en Espagne depuis les années 1990 avec des plants introduits initialement de façon irrégulière dans le pays. Il s’agit d’une variété de mandarine dont le brevet est détenu par Nador Cott Protection basée en France mais qui est liée à la société agro-industrielle Les Domaines Agricoles. Cette dernière gère et commercialise les produits des fermes détenues par le roi Mohammed VI et sa famille.

Suite à l’adoption du brevet par le Maroc, les entreprises espagnoles Carpa et le Club de Variedades Vegetales Protegidas ont obtenu la licence pour commercialiser ladite variété en Espagne.

Presque simultanément, Eurosemillas, une autre entreprise espagnole  a commencé  en 2013, le processus d’obtention  des droits commerciaux de la variété  de mandarine Tango brevetée aux États-Unis, pour une période de 30 ans.

Toutefois, pour le Maroc, la variété de mandarine Tango d’origine américaine n’est qu’une évolution de sa variété de mandarine Nadorcott. De leur côté, les experts de l’Université de Riverside et l’Office des brevets des États-Unis  soutiennent le contraire  en affirmant que la Tango a été développée indépendamment du Nadorcott marocain. Même son de cloche du côté de l’Office européen des brevets, qui a conclu que la variété américaine est une variété distincte de la marocaine.

Cependant, la guerre pour le monopole de cette variété tardive de mandarines ( variété qui  fleurit ou mûrit plus tard) va au au-delà des frontières espagnoles et le Maroc ne semble pas disposé à céder à la pression américaine.  Selon le média espagnol, le Maroc a intenté des poursuites dans les principaux pays producteurs d’agrumes où  sont commercialisées ses variétés, afin d’en garder le monopole.

Une décision finale attendue en octobre

En Espagne, c’est le le tribunal de commerce de Valence, ville dont la production des mandarines représente environ 60% du secteur en Espagne, qui devrait rendre sa décision en octobre prochain. Cette décision devrait aider, selon El Pais, à régler le conflit entre les entreprises détentrices de deux licences (marocaine et américaine) en Espagne mais devrait  également «aider l’industrie des agrumes à choisir les plantes pour la reconversion variétale».

« La bataille pour la mandarine a des implications énormes dans un secteur clé en Espagne. Il y a 300 000 hectares de cette culture, une production moyenne d’environ 6,5 millions de tonnes, et près de quatre millions par an sont exportées », indique El Pais.

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