La société civile et plusieurs habitants de la ville de Ho Chi Minh-ville au Vietnam se mobilisent pour préserver une œuvre artistique de l’architecture marocaine de la Saigon Tax Trade Centre, un bâtiment considéré comme patrimoine architectural de Saïgon (ancien nom de Ho Chi Minh-ville ). L’édifice construit en 1924 et anciennement nommé Grands Magasins Charner, abrite un escalier de zelliges, une spécialité architecturale de Fès créée en usant de carreaux laqués appelés tesselles. Mais les autorités de la ville vietnamienne ont décidé de détruire le bâtiment et de le remplacer par une tour de 43 étages.
L’Observatoire du Patrimoine de Saigon, un groupe qui milite pour conserver cette œuvre architecturale marocaine, souhaite qu’en cas de destruction du Saigon Tax Trade Centre, l’escalier de zelliges soit gardé dans le nouvel édifice de 43 étages qui le remplacera. Cependant l’Observatoire doit faire face à un autre défi : « d’après une correspondance que j’ai moi-même entretenue avec le propriétaire du bâtiment ( la société SATRA), en février 2015, la mosaïque de l’escalier doit être enlevée, stockée puis réinstallée dans le nouveau bâtiment. Mais si tel est le cas, il s’agirait d’un travail extrêmement spécialisé pour lequel l’expertise requise n’est pas disponible actuellement au Vietnam », écrit un membre de l’Observatoire dans une tribune publiée sur Anordinarycity, un site consacré aux histoires urbaines de la Méditerranée à la Mer de l’Est.
Besoin d’«assistance étrangère»
Au vue de la situation, le groupe se dit donc « prêt à assister la société SATRA dans l’identification d’une assistance étrangère adéquate, dans le but d’assurer que la mosaïque de l’escalier des Grands Magasins Charner, chef d’œuvre de l’artisanat marocain, soit préservée et qu’ainsi, les générations futures puissent l’apprécier ».
La mobilisation connait également la participation des consulats étrangers. « Les consulats de France et de Finlande tentent de leur côté de sensibiliser le propriétaire de l’immeuble (SATRA) et les autorités sur l’unicité de la mosaïque » indique à Telquel.ma, Boubker, un marocain résident à Ho Chi Minh-ville et militant pour la préservation de la mosaïque. De même selon Boubker, il se pourrait que le Maroc soit sollicité si les responsables de l’Observatoire et le propriétaire du bâtiment venaient à trouver un accord. «On a pensé à Casamémoire, mais ça peut très bien être une entreprise ou une coopérative d’artisans», nous affirme-il avant de préciser que « pour l’instant l’attention est mise sur la nécessite de préserver la mosaïque».
Comment expliquer la présence de cette oeuvre architecturale marocaine au Vietnam? «A partir des années 1920 les Français recouraient fréquemment aux arts maghrébins pour décorer leurs édifices civils, en Métropole comme dans les colonies », explique le membre l’Observatoire du Patrimoine de Saigon à l’origine de la tribune.
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