Le 24 juillet 2015, dans un hôtel de la place casablancaise. Soumya, Btissam et Badr Jakhoukh, respectivement veuve et enfants du défunt Lahcen Jakhoukh, sont assis devant un parterre de journalistes. L’ambiance est lourde. Pour sa première sortie médiatique, la famille Jankhouh et ses avocats maitres Tahari et Semlali ont dressé un état des lieux judiciaire de l’affaire » Drapor « .
Elle a notamment dénoncé « les tentatives de spoliation des entreprises du groupe Drapor, ainsi que des biens légués par feu Lahcen Jakhoukh ». Des tentatives dont «les auteurs sont engagés dans une course contre la montre pour récupérer le maximum de biens avant que les différentes plaintes n’aboutissent à l’arrêt de ces manœuvres ».
Procédures en attente
Les héritiers de Lahcen Jankhoukh ont également évoqué le procès de Tarik Jankhoukh. Le fils ainé du défunt a, pour rappel, été condamné en première instance à trois ans de prison pour abus de confiance, dilapidation de fonds, escroquerie. La prochaine audience, en appel, est prévue pour le 4 août prochain. Le sort de Tarik dépend grandement d’une autre procédure relative à la succession.
Suite à une assemblée générale élective, les héritiers ont nommé un nouveau président, en la personne de Badr Jakhkoukh, le fils cadet de la famille. Si le poste de PDG revient à ce dernier, la famille pourra enfin mettre fin au calvaire du fils ainé Tarik. Le PDG étant le représentant légal des entreprises, Badr Jankhoukh pourra donc abandonner les charges contre son frère Tarik. Cependant, le tribunal de commerce a refusé l’enregistrement des conclusions de cette AGE, car une autre procédure est en cours.
Un testament qui sème le doute
Mustapha Aziz, qui affirme être le fidèle compagnon de feu Lahcen Jakhoukh revendique un PV d’un conseil d’administration qui le nomme président du groupe. Si ce dernier, qui affirme également détenir des actions dans l’entreprise Stram marine, venait à être nommé PDG de l’entreprise, les charges contre Tarik Jakhoukh seraient maintenues.
L’inscription dudit PV a également été suspendue par le tribunal de commerce. Ce dernier désignera, d’ici le mois de décembre, un administrateur judiciaire pour l’entreprise qui aura pour mission de tenir une assemblée générale et élire un PDG. En attendant le dénouement de cet épisode, la défense indique que « les comptes bancaires du groupe Drapor et ses filiales (Rimal et Médocéan) sont aujourd’hui immobilisés, ne permettant que le règlement des affaires courantes et le versement des salaires des employés ».
À noter que Mustapha Aziz affirme également détenir un testament qui fait de lui le seul héritier légitime. Mais, selon les avocats de la famille Jakhoukh, la validité de ce document ne peut être reconnue, car il a été fait en France « lors de ce qu’on appelle une maladie de la mort, par un marocain musulman ne bénéficiant pas de la nationalité française ». Une procédure judiciaire a été entamée pour faire reconnaitre la nullité de ce document au Maroc et en France. Les défenseurs légaux de la famille Jakhoukh ont également tenu à signaler que ce document « est utilisé par Mustapha Aziz pour récupérer les biens, propriétés et parts sociales de la famille Jakhoukh au Gabon ».L’affaire Drapor se poursuit et s’étend même hors des frontières du Maroc!
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