Le Parlement français a approuvé définitivement mercredi le protocole d’entraide judiciaire controversé entre la France et le Maroc, qui a mis fin à une brouille diplomatique avec Rabat mais inquiète ONG et magistrats français.
La querelle entre Paris et Rabat avait débuté avec la suspension par le Maroc de toute coopération judiciaire bilatérale après qu’un juge français avait demandé en février 2014 l’audition du patron du contre-espionnage marocain Abdellatif Hammouchi, qui fait l’objet de plaintes à Paris pour « torture », des accusations rejetées par Rabat. En janvier dernier, la signature d’une nouvelle convention judiciaire marquait la fin de la brouille, qui avait mis à mal le « partenariat d’exception » franco-marocain. Plusieurs rencontres diplomatiques, dont un sommet de haut niveau fin mai à Paris en présence du Premier ministre marocain Abdelilah Benkirane, ont scellé depuis la réconciliation.
« Le Maroc est un pays ami de la France, un allié contre le terrorisme. La France et le Maroc ont plus que jamais besoin l’un de l’autre », a répété mardi devant les députés la secrétaire d’Etat à la Francophonie Annick Girardin. La nouvelle convention suscite néanmoins les critiques d’organisations de défense des droits de l’homme et de magistrats, qui y voient un moyen de rendre quasi impossible toute poursuite d’officiels marocains.
Voté le 23 juin par les députés, il a été également voté mercredi par le Sénat. Le texte, qui ne pouvait être amendé par les parlementaires, a été voté par les socialistes au pouvoir et la quasi-totalité de l’opposition de droite, mais a rencontré l’hostilité des communistes et des écologistes.
Vous devez être enregistré pour commenter. Si vous avez un compte, identifiez-vous
Si vous n'avez pas de compte, cliquez ici pour le créer