Abdelilah Benkirane: «On a failli me tuer au lycée»

Le chef du gouvernement raconte que quand il était au lycée, plusieurs étudiants le prenaient pour un policier et allaient le tuer.

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Le chef du gouvernement Abdelilah Benkirane.

Pendant ce mois de ramadan, le chef du gouvernement Abdelilah Benkirane revient pour le quotidien arabophone Akhbar Al Yaoum sur les différents aspects et anecdotes de sa vie privée. Concernant ses années d’études au lycée des orangers à Rabat, Benkirane révèle qu’il avait subi un choc quand il a su que plusieurs étudiants prévoyaient de l’assassiner.

 « Durant les années 1970, période à laquelle j’étais au lycée, il y’avait des manifestations partout et plusieurs Marocains militaient pour des causes. Les étudiants appelaient tout le monde à manifester et j’y participais aussi. Comme il était difficile pour eux de définir ma sensibilité politique, alors ils ont propagé une rumeur selon laquelle j’étais policier », raconte Abdelilah Benkirane.

Le chef du gouvernement explique qu’il était de toutes les manifestations et des luttes jusqu’au jour où un ami est venu lui dire « de faire attention car des lycéens ont décidé de [l]’assassiner et d’incendier [sa] moto ». Une fois que Benkirane a entendu cela, il a pris un cahier où il rédigeait une sorte de journal intime et s’est mis à écrire et à déplorer ces accusations.

Un jour, alors qu’il se rendait à l’université, des étudiants l’ont interpellé et ont voulu le juger. « Un étudiant, à l’air révolutionnaire, a décidé de me juger et a pris mon cartable ainsi que le cahier où j’écrivais mes confidences. Après avoir parcouru mon cahier et mener une enquête sur moi, ils ont reconnu leur tort et se sont excusés. Peu de temps après, je suis devenu l’un des chefs de file des militants », détaille-t-il. Benkirane explique que « les féodaux [l]’ont refusé parce [qu’il] était militant et que les militants [l]’ont refusé parce qu’[il] est féodal ».

Benkirane confie avoir été affecté par cette expérience. « Ce jugement des étudiants était un choc pour moi. Après avoir obtenu mon bac en 1972 et intégré l’école Mohammadia des ingénieurs, je ne voulais même plus entendre parler de vie publique ou de carrière politique ». Ça a beaucoup changé depuis.

 

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