Dans une interview publiée dans l’édition du 3 au 9 juillet de l’hebdomadaire TelQuel, l’un des deux actionnaires de Edit Holding à laquelle appartient le site d’informations le360.ma parle de sa décision d’investir dans le pure-player, de la direction de celui-ci, et de sa ligne éditoriale.
« Majidi n’a aucun lien avec le360 »
Avant de devenir directeur artistique du festival Mawazine, Aziz Dakki a rejoint, en 2000, la rédaction du quotidien Aujourd’hui le Maroc au sein de laquelle il a travaillé pendant quatre ans. Un travail qui l’a poussé à « revenir dans le milieu, mais cette fois-ci en tant qu’investisseur » lorsqu’il décide, avec Aicha Bouayad son associé dans la galerie d’art casablancaise Atelier21, d’investir leurs « fonds propres » dans le projet le360 qu’il lance en 2013.
Un lancement auquel l’ancien journaliste d’Aujourd’hui le Maroc, ne participe pas de manière officielle puisque la société éditrice du pure-player en 2013 était la société Webnews SA. Une société contrôlée, selon le registre du commerce de Casablanca, par deux inconnues au bataillon : Ahlam Raissouli et Wafae El Ferdoudi. Le nom de ces deux femmes fait également surface dans le registre du magazine arabophone Al Aan qui était détenu par Maroc Presse Publiching SA. Pour rappel, en avril 2014, Maroc Presse Publiching SA et Webnews SA ont été « regroupées » au sein d’une même holding nommée Edit Holding qui est détenue à 80% par Aicha Bouayad et à 20% par Aziz Dakki.
Au lancement du le360.ma, plusieurs rumeurs concernant le pure-player ont fait surface. Des rumeurs selon lesquelles le site est lié au secrétaire particulier du roi, Mounir Majidi. Une rumeur qui est un « raccourci facile » selon Aziz Daki qui assure que le propriétaire du groupe FC Com n’est « ni propriétaire, ni actionnaire, ni initiateur du projet (le360.ma, ndlr) ».
Reda Benchemsi « a fait allégeance à Moulay Hicham »
Un doute qui s’explique également par l’acharnement dont fait preuve le360.ma contre certaines personnes considérées comme des opposants au pouvoir. C’est notamment le cas de l’ancien directeur de publication de l’hebdomadaire TelQuel, Ahmed Reda Benchemsi, auquel le360.ma a consacré neuf articles durant la dernière année. Des articles dans lesquels le journaliste est notamment accusé de « jouer à la victime » dans le cadre d’une affaire l’opposant à Mounir Majidi ou encore d’avoir écrit le livre de Moulay Hicham. Bien qu’il ne soit « qu’actionnaire » et ne s’occupe pas « des aspects opérationnels ni du choix du contenu rédactionnel », assure-t-il, Aziz Dakki justifie les attaques contre le journaliste par le fait qu’il « a fait allégeance à Moulay Hicham [et] est même parti aux États-Unis grâce à une bourse octroyée par la fondation Moulay Hicham ».
Le « prince rouge » fait également partie des personnes visées par le360.ma. Le pure-player a, durant la dernière année, écrit plus de quarante articles au sujet du fils de Moulay Abdellah. Des articles portant sur son passage au collège royal, la validité de ses diplômes ou encore les fautes d’orthographe figurant dans ses courriers électroniques. Des attaques justifiables selon l’actionnaire minoritaire de la Edit Holding car le prince « a une posture d’opposant au régime [et] convoite le poste du chef de l’Etat légitime ». On notera que dans cet entretien, Aziz Daki indique que la ligne éditoriale du site « repose sur quelques fondamentaux comme le respect de la monarchie parlementaire, des institutions de l’État ».
Enfin, en ce qui concerne le ton virulent adopté par la rédaction du le360.ma dans l’écriture de certains de ses articles, Aziz Daki invite les individus qui s’estiment diffamés ou injuriés à recourir au « droit de réponse ou encore à la justice ».
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