Affaire Drapor: Le patron Lahcen Jakhoukh est décédé

Alors que l’affaire Drapor est en passe d’être examinée en appel, intervient le décès brutal de Lahcen Jakhoukh. Le patron de l’entreprise de dragage vient de décéder, ce 9 juin, à Paris, à l’âge de 68 ans. Retour sur les faits.

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Un procès avec pour fond un véritable drame familial est ouvert depuis le mois d’octobre 2013 à la chambre correctionnelle du tribunal de 1ère instance de Casablanca. Une tragédie qui atteint son paroxysme avec le décès de l’initiateur de cette affaire, Lahcen Jakhoukh.

À l’origine de ce dossier, des plaintes déposées par Lahcen Jakhoukh, PDG du groupe Satram où il accuse son fils, Tarik et 12 personnes dont une en état de fuite, d’abus de confiance, d’abus de biens sociaux, de détournement de fonds, de faux et d’usage de faux et de détournement de données informatiques.

La disparition de Lahcen Jakhoukh ne met pas fin à la procédure. Le pourvoi en appel est incessant. Du côté de la succession, les choses ne paraissent pas très claires. De son vivant, Lahcen Jakhoukh a clamé avoir déshérité sa famille. Sauf qu’en droit marocain, une telle procédure n’est pas valable. Autre interrogation. L’actuel dirigeant du groupe Drapor, Mustapha Aziz, dispose-t-il d’une tutelle sur les biens de feu Jakhoukh ? Les jours qui arrivent apporteront leurs lots de réponses.

Pour rappel, le procès a pris fin en février dernier. Il s’est soldé par des peines d’emprisonnement et des acquittements. Sur les 11 prévenus, 4 ont bénéficié d’acquittements. Le fils du défunt, Tarik Jakhoukh a écopé de la condamnation la plus lourde : 3 ans de prison ferme et 20 000 dirhams d’amende. Toujours est-il que cette affaire se distingue par son côté obscur. En effet, à l’issue de la sentence, le président du tribunal a ordonné une expertise judiciaire financière. Elle est destinée à évaluer les fonds détournés au sein des filiales du groupe pour fixer les réparations.

La personnalité de Lahcen Jakhoukh reste des plus énigmatiques. Cet homme d’affaires marocco-gabonais est sorti de l’anonymat, lorsqu’il a réalisé un coup de maître : en 2007, l’achat de la Société marocaine de dragage des ports. Pour cette opération, il a déboursé la somme de 327,6 millions de DH. Très proche du président gabonais, Omar Bango, il remporte de nombreux marchés de génie civil et de transport.

Maintenant, c’est au tour de la Cour d’appel d’émettre son avis.

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