Le Maroc a annoncé ce 2 juin une réduction d’au moins 13% de ses émissions prévues de gaz à effet de serre à l’horizon 2030. Cet engagement, le deuxième seulement d’un pays africain après le Gabon, intervient alors que des négociations préparatoires à la COP-21 sont en cours à Bonn (Allemagne).
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L’annonce a été faite par la ministre déléguée à l’Environnement, Hakima El Haité, lors d’un colloque à Skhirat, en présence d’Abdelilah Benkirane, et de l’envoyé spécial du président français pour la protection de la planète, Nicolas Hulot. Le Maroc, qui accueillera en 2016 la COP-22, « s’engage à réduire de 13% ses émissions (prévues) en 2030 », a dit Mme El Haité. L’effort financier, « de 10 milliards de dollars », sera pris en charge par le royaume, a-t-elle relevé.
Mme El Haité a ajouté que Rabat était prêt à une « réduction additionnelle de 19% », d’un coût évalué à 35 milliards de dollars, à la faveur d’un « appui international », ce qui aboutirait à un effort de réduction de 32% au total à l’horizon 2030. Ce soutien viendrait notamment du Fonds vert pour le climat, qui dispose actuellement de 10 milliards de dollars mais espère en engranger dix fois plus à moyen terme.
Interrogé par l’AFP, Nicolas Hulot a qualifié l’engagement marocain d’« assez ambitieux ». « Ce qui est important, c’est aussi le signal que cela donne à un moment où on n’a pas reçu les contributions de certains pays émetteurs », a-t-il fait valoir.
Les pays du sud « nous délivrent un message, à savoir qu’ils sont prêts à faire quoi qu’il en soit un effort, mais qu’ils peuvent en faire encore plus si on les aide », a-t-il jugé. Pour lui, « la clé du succès » à Paris résidera « dans la capacité à travailler en amont sur des financements innovants ». Un rapport doit être remis en ce sens à François Hollande dans les prochains jours, a-t-il précisé.
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Le sommet de Paris doit aboutir à un premier accord engageant tous les pays dans la lutte contre les dérèglements climatiques à partir de 2020. Trente-sept pays ont annoncé jusque-là leurs engagements, mais des responsables européens ont exhorté, depuis Bonn, la communauté internationale à accélérer la cadence.
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