Tout commence par un voyage il y a quatre ans, dans le désert algérien. « Avec Jérôme Bernaudon (bassiste du groupe, ndlr), on a rencontré des musiciens algériens. C’était une commande d’un festival qui réunissait des musiciens algériens et français », nous raconte Mehdi Haddjeri, guitariste et vocaliste du groupe, quelques heures avant le concert de Temenik Electric sur la scène du Bouregrag ce vendredi 29 mai. « Il s’est passé tellement de choses que nous avons décidé de nous lancer dans l’arabian rock », poursuit-il. L’arabian rock, un genre musical qui tient ses origines dans les racines de l’artiste franco-algérien. « Les inspirations viennent de notre culture française où on a été bercé par la pop et le rock, et on puise aussi dans notre patrimoine », détaille Mehdi Haddjeri. Temenik Electric, qui surfe sur cette mouvance de la fusion des genres musicaux concède que ces « courants alternatifs ne sont toujours pas des succès populaires.[…] il y a encore du chemin à faire pour que ce soit véritablement popularisé », analyse-t-il.

Parmi leurs muses, la célèbre Chikha Rimitti. « C’est la reine du raï, la rockeuse du monde arabe », s’enthousiasme Mehdi Haddjeri. « On a fait tout un travail de samples où on partait sur des passages pertinents de percussions issus de sa musique pour entamer nos compositions », raconte le musicien algérien. Car si leur musique est fortement inspirée de deux genres bien connus, leurs compositions, elles, sont entièrement originales.

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Si Haddjeri avoue que la musique du groupe est « énervée » et veut transmettre des valeurs, son groupe ne se sent pas appartenir à cette scène qui s’est développée après la Printemps arabe. « Cette énergie est propre au rock qui nous inspire. Cela ne nous a pas empêché de dédier une chanson à tous ces gens qui ont vécu la révolution », précise-t-il.

Temenik Electric en concert sur la scène du Bouregrag à Rabat le 29 mai 2015