Dans quelques jours, des actions de BMCE Bank seront vendues aux enchères. C’est du moins ce que nous apprend une annonce légale faite par un huissier de justice. 36 % soit 368 862 actions de l’établissement bancaire dans le capital de Maghrebail seront soumises à une cession. La vente de l’action sera fixée au prix du jour. Le produit de la vente reviendrait aux héritiers de Brahim Oukride.
Cette publication a suffi pour qu’une vieille affaire de crime crapuleux remonte à la surface.
L’affaire remonte aux années 1990. Un banquier assassine son client. L’homme d’affaires, Brahim Oukride meurt, tué par balle par le directeur d’agence BMCE, Abdelmajid Bensouda et des complices. Le dossier est traité au pénal. En 1991, le meurtrier écope de la peine de mort commuée en une peine de 30 ans de prison.
Un autre procès s’ouvre. Il oppose les héritiers Oukride à BMCE Bank. Le 27 février 2008, la Cour suprême statue sur les montants dus par la banque à la famille du défunt. Les dommages et intérêts sont estimés à près de 90 millions de dirhams. Bensouda détournait l’argent des comptes bancaires d’Oukride par des irrégularités comptables.
BMCE se fend d’un communiqué quelques heures seulement après l’annonce de la cession. La banque nie tout fondement légal de cette opération. Elle argue d’un arrêt de « la cour d’Appel n°196/2013 en date du 15 avril 2013, décidant du sursis à exécution dans le dossier d’exécution numéro 6707/12 ». Sauf que le mandataire légal de la famille Oukride rétorque sans détour : « qu’il n’y a pas d’arrêt à exécution de cette sentence. L’arrêt de la cour suprême est définitif ». L’avocate Zineb Senhaji n’en dira pas plus.
Imane Azmi
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