Mercredi 20 avril, Mohammed VI a nommé Jamila El Moussali ministre déléguée auprès du ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de la formation des cadres à la place de Soumia Benkhaldoun, déchue à l’issue du deuxième remaniement du gouvernement Benkirane. Une nomination qui maintient le nombre de femmes ministres au sein du gouvernement à six. Mais quelle est la différence entre Jamila Moussali et sa prédécesseure.
« A la différence de Soumia Benkhaldoun, qui a un background technique, Jamila Moussali est plus portée sur les sciences humaines », compare Abdelaziz Aftati, député PJD, qui note toutefois que « cela ne représentera pas un obstacle pour mener à bien son mandat ».
Un sens aiguisé de la diplomatie
Diplômée d’une licence en lettres en 1992 à Agadir, elle obtient un doctorat en histoire en 2010 à Oujda. Le travail de Moussali a toujours porté sur la femme. La nouvelle ministre fait elle-même partie des membres fondateurs du mouvement féministe au sein du PJD avec Bassima Hakkaoui, Khadija Moufid ainsi que Jamila Masdar. « Elle a aussi été l’une des premières femmes à franchir le pas de la politique », témoigne un membre du Mouvement unicité et réforme (MUR), bras idéologique du PJD, qui précise que Jamila Moussali est connue pour être équilibrée. « Moussali n’a pas l’habitude de rentrer en conflit avec les gens, elle a un sens aiguisé de la diplomatie », précise-t-il.
Très peu présente dans les médias, Jamila Moussali a toujours joué la carte de la discrétion, refusant les postes de responsabilité. « Il y a de grandes différences entre elle et Benkhaldoun. Moussali est plus équilibrée, elle sait ce qu’elle veut », commente le membre du MUR. Pour lui, « Soumia Benkhaldoun a pris des responsabilités sans en connaitre le véritable cahier des charges ». Pour ce membre de l’ossature idéologique du PJD, « recruter Soumia Benkhaldoun en tant que ministre s’est fait pour combler le manque de femmes au sein du gouvernement. Le fait qu’elle soit nommée était une finalité en soi ».
Un avis qui tranche avec la position d’Aftati, qui pense que « Soumia Benkhaldoun était sérieuse lors de son mandat et qu’elle avait mis un rien de temps pour faire équipe avec Lahcen Daoudi avec qui elle a travaillé de manière efficace ».
Une « pragmatique » « proche du clan Benkirane »
Depuis 2002, la membre du Conseil de la ville de Salé agit au sein du parlement. « Jamila Moussali a eu un parcours cohérent. Depuis ses études, elle a défini les causes pour lesquelles elle devait agir et a toujours décidé avec raison », note le responsable du MUR, qui la compare encore une fois à Soumia Benkhaldoun. « Le parcours de Benkhaldoun a été ponctué de beaucoup de changements de postes », précise-t-il.
Depuis 2012, Jamila Moussali est membre de la commission des Affaires étrangères, de la Défense nationale et des Affaires islamiques. Pour Abdelaziz Aftati, il ne fait pas de doute qu’elle dispose de toutes les capacités pour mener à bien son mandat. « Jamila Moussali est bien rodée pour travailler au sein d’une équipe, son passé d’acteur associatif au sein de plusieurs organismes dédiés aux droits de la femme y est pour quelque chose », explique-t-il. Pour le député PJD, elle représente « la relève de la première génération de responsables du PJD ». « La génération Benkirane devra bientôt passer la main à de nouvelles figures », estime-t-il.
« Proche du clan de Benkirane », selon le membre du MUR, Jamila Moussali est souvent comparée à Bassima Hakkaoui, avec qui elle partage plusieurs similarités dans le parcours. La nouvelle ministre est souvent qualifiée de « pragmatique ». Mariée à un professeur universitaire et sans enfants, la nouvelle recrue féminine du gouvernement devra plancher en priorité sur la définition d’une stratégie de la recherche scientifique.
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