L’hôpital Mohamed Sekkat à Aïn Chock à Casablanca a été la cible d’une attaque à l’arme blanche et aux jets de pierres, perpétrée par un groupe d’individus le 8 mai dernier. Cette attaque a mené à l’agression de certains membres du personnel de cet établissement de santé et à la destruction des dépendances de l’hôpital ainsi que des biens personnels provoquant une scène d’horreur et de panique chez les pensionnaires, les membres du personnel et les visiteurs.
Ce genre de fait n’est malheureusement pas exceptionnel dans les hôpitaux marocains comme en témoigne un médecin de Fès. Les faits remontent à un an.
« J’étais médecin interne à l’hôpital périphérique Ibn El Khatib de Fès. J’étais de garde une nuit quand nous avons reçu vers 3 heures du matin, un patient gravement blessé accompagné de deux personnes. Quelques minutes plus tard, cinq autres individus sont arrivés armés de machettes et ont accédé directement aux urgences et ont commencé à nous menacer avec leurs armes : » tu sauves notre ami sinon tu auras affaire à nous « . rapporte le médecin qui ajoute que les deux infirmières stagiaires qui l’assistaient au moment des faits, se sont cachées, prises de panique.
Une sécurité défaillante
«J’ai gardé mon sang froid et j’ai essayé de calmer les agresseurs en leur faisant savoir que je devais stabiliser l’état de leur ami avant qu’il soit transporté au CHU» poursuit -il , précisant que « personne n’ a été blessé. Mais ça aurait pu être le cas si j’avais agi autrement ».
Il pointe toutefois du doigt la défaillance de la sécurité dans l’hôpital. «Aucun des agents de sécurité (deux au portail et un à l’entrée du bâtiment) n’étaient présent au moment des faits » déplore le médecin qui ajoute que les agents ont expliqué par la suite qu’ils étaient tous partis à la recherche de la police. Il reconnait cependant que la présence des agents de sécurité n’aurait pas été d’une grande utilité. « Ils n’ont rien comme arme pour se défendre, pour intimider ou pour dissuader les délinquants », souligne le médecin.
Il affirme par ailleurs qu’il avait rencontré le commissaire de police quelques heures avant l’agression qui lui assurait qu’il y avait une ronde autour de l’hôpital. « Mais il n’y avait aucun policier aux alentours de hôpital au moment de l’agression » regrette-t-il.
Agressions verbales
Le personnel de la santé est victime de nombreuses formes d’agressions. Comme l’explique à Telquel .ma Mehdi Boutrassit, médecin interne à l’hôpital Moulay Youssef de Casablanca, il est souvent insulté, menacé verbalement voire bousculé. « Je suis agressé verbalement presque chaque nuit de garde par les proches de patient qui viennent se faire consulter » raconte -t-il. « Plusieurs fois j’ai entendu les proches des patients me menacer quand je leur interdit l’accès à la salle de consultation :« tu verras, je vais te faire virer, c’est ton dernier jour de travail » raconte Mehdi Boutrassit qui précise que ces actes sont souvent suivis de bousculade ou d’accrochage.
Là encore la sécurité est pointée du doigt. « Il arrive que les agents de sécurité soient absents au moment des faits. Ils sont pourtant censés communiquer aux personnes qui arrivent dans l’établissement les règlements à respecter » regrette Mehdi Boutrassit.
Ces actes ne sont pas isolés. En janvier dernier, deux sages femmes avaient été agressées à l’hôpital Hassani à Casablanca alors qu’en mai 2013, trois hommes venus rendre visite à leur ami à l’hôpital Moulay Youssef de Casablanca ont dépossédé sous la menace d’arme blanche une patiente et une infirmière de leurs téléphones portables.
Contacté par Telquel.ma, le ministère de la santé est resté injoignable.
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