Il s’appelle Adil Outnil et vit dans un des bidonvilles de Fès. Depuis qu’il est né, il souffre d’une paralysie partielle. Sa mère est morte alors qu’il n’avait que deux ans et c’est son père qui s’est chargé, seul, de son éducation. Quand il a atteint l’âge de cinq ans, un médecin a annoncé à son père que celui-ci ne guérira jamais de cette maladie. A ce moment, son père lui a demandé juste une chose : avoir un doctorat.
Dès son enfance, Adil se souvient que plusieurs professeurs (au collège et au lycée) avaient tout fait pour le pousser à abandonner sa scolarité :
J’ai mené plus de 14 luttes contre des professeurs et contre des écoles. Après j’étais obligé de mener d’autres luttes pour obtenir une bourse à l’université et que je sois accepté par les professeurs.
Après avoir fini son cycle universitaire, cet admirateur du poète arabe Abou Tayeb Al Moutanabi s’est inscrit au cycle doctoral avec comme sujet de thèse « la solitude des poètes de l’ère préislamique ». C’était il y a cinq ans, et une fois qu’il a fini de rédiger cette thèse, Adil s’est trouvé pris à contrepied par une décision du ministère de l’Enseignement supérieur réduisant la durée de la recherche à trois ans au lieu de cinq.
La directive a empêché plus de 50 doctorants de soutenir leur doctorat. Depuis le début de cette année scolaire, Adil lutte pour pouvoir passer son doctorat et est même allé jusqu’à faire des grèves de la faim.
Doué en écriture, Adil a remporté quatre fois le prix national de la nouvelle qu’organise la maison d’édition Dar Attakafa et a publié un recueil de nouvelles intitulé Aux portes de la nuit, dans lequel il traite de sujets tels que le chômage, la mendicité, les élections et les maladies psychologiques.
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