L’UE décide la réévaluation des aides à Tindouf suite aux détournements

Dans une résolution adoptée le 29 avril, le Parlement européen a réagi au rapport de l’Office anti-fraude dénonçant le détournement organisé de l’aide humanitaire accordée par l’UE aux Sahraouis des camps de Tindouf.

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Dans une résolution concernant la décharge sur l’exécution du budget général de l’UE pour l’exercice 2013, le Parlement européen, réuni en séance plénière mercredi 29 avril à Strasbourg, a adopté une série de recommandations et de remarques concernant le détournement de l’aide humanitaire de 10 millions d’euros accordée chaque année au « camp de réfugiés sahraouis de Tindouf » administrés par la Front Polisario en Algérie.

Un détournement révélé par un rapport de l’Office anti-fraude (Olaf) qui dénonce de graves fraudes, qui commencent dès le port algérien d’Oran, où est opéré le tri entre « ce qui doit arriver et ce qui peut être détourné » des aides qui arrivent sous forme de vivres et de matériel.

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Les députés de Strasbourg demandent donc à la Commission européenne de « veiller à ce que les individus algériens ou sahraouis incriminés par le rapport de l’Olaf n’aient plus accès à l’aide financée par les contribuables européens ».

Le Parlement européen a également réagi à la « surestimation du nombre des réfugiés » dont l’Olaf estime qu’elle facilite les détournements, rappelant que selon un rapport d’enquête du Haut commissariat aux réfugiés (HCR) en 2005, l’absence de recensement de la population des camps pendant une période aussi prolongée (près de trente ans après leur constitution) « constitue une situation anormale et unique dans les annales du HCR des Nations unies ».

L’UE soutient financièrement les camps de Tindouf depuis 1975, sur la base d’une population évaluée par les autorités algériennes à 155 000 personnes. Du coup, les députés estiment qu’il faut « réévaluer l’aide de l’Union et l’adapter aux besoins réels des populations, ainsi qu’à veiller à ce que les intérêts des réfugiés, et leurs besoins, ne soient pas lésés puisqu’ils sont les plus touchés par toute irrégularité éventuelle ».

Un rapport « oublié » pendant sept ans

Enfin, les députés demandent à la Commission de « fournir des éclaircissements sur les mesures prises en réponse aux conclusions » du rapport de l’Olaf. Car si ce dernier a été rédigé en 2007, il a été évoqué au parlement pour la première fois le 22 janvier dernier. Ce jour-là, la commissaire européenne au Budget, Kristalina Georgieva, a reconnu que l’exécutif bruxellois n’avait pas jugé nécessaire de suspendre son aide annuelle, et ce malgré les conclusions du rapport. Celui-ci a été « oublié » pendant 7 ans. Kristalina Georgieva a expliqué qu’une demande de consultation avait été refusée en 2010, et que seule l’intervention du médiateur européen en 2014 a permis de l’obtenir.

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