Dans une déclaration commune rendue publique mardi 28 avril, la CDT, l’UMT et la FDT (Azzouzi) ont indiqué que leur décision de boycotter les défilés de la Fête du travail est « une première dans les annales du mouvement syndical au Maroc » et intervient en guise de « protestation contre les agissements politiques (…) du gouvernement, qui font fi des revendications de la classe laborieuse marocaine et des appels du mouvement syndical visant à transcender le blocage social et politique».
Ils ont également souligné avoir décidé d’organiser durant le mois de mai plusieurs manifestations de lutte et de militantisme « pour la défense des libertés et des droits des travailleurs». Les trois syndicats indiquent également avoir constitué un comité tripartite pour fixer les dates et les formes de ces actions.
Seul l’UNTM, proche du PJD, devrait défiler à Rabat
Les trois syndicats estiment que le gouvernement a « ignoré » les appels des syndicats à ouvrir des négociations collectives, à examiner et à répondre à leurs revendications concernant la hausse des salaires, la baisse de l’impôt sur le revenu, le respect des dispositions de l’Accord du 26 avril 2011.
Et mercredi en fin de journée, l’UGTM et le clan Fatihi de la FDT, apparentés à l’Istiqlal et à l’USFP, ont annoncé qu’ils ne défileraient pas, eux aussi, vendredi 1er mai, en protestation contre la « conduite anti-démocratique du gouvernement« . Finalement, seul l’UNTM, proche du PJD, devrait défiler à Rabat.
Pour Abdelilah Benkirane, les syndicats « sont les garants de la paix sociale »
Cette « grève de la manifestation » a été discutée en Conseil de gouvernement ce jeudi 30 avril. Pour Abdelilah Benkirane, les syndicats « sont les garants de la paix sociale » a assuré le porte-parole du gouvernement Mustapha El Khalfi à l’issue du conseil. Le ministre de la Communication a déclaré que le gouvernement « comprend bien les revendications des syndicats et qu’il continuerait à dialoguer avec ses partenaires sociaux, mais qu’il ne peut accepter toutes leurs demandes en même temps ».
Pour l’exécutif, la priorité est de se pencher sur les libertés syndicales et la législation, mais concernant la hausse des salaires en particulier, déjà évoquée la veille par le ministre de l’Emploi Abdeslam Seddiki, le gouvernement fait valoir que depuis 2012, plus de 40 milliards de dirhams y avaient déjà été consacrés, rappelant l’augmentation du SMIG de 10% en 2014. Mustapha El Khalfi a enfin assuré que le dialogue social avec les syndicats reprendrait au plus tôt.
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