Dans le cadre du projet de révision du Code pénal, le ministère de la Justice a organisé un débat le 20 avril dernier, auquel a participé le Forum Azzahra, association considérée comme le pendant féminin du MUR (matrice idéologique du PJD). Le débat a été l’occasion pour le groupement d’associations de présenter ses propositions, notamment concernant l’article 484 de l’actuel Code pénal qui « punit le viol d’un mineur, d’un incapable, d’un handicapé (…) » d’un emprisonnement de cinq à dix ans. Afin d’éviter que les coupables d’agressions sexuelles sur mineurs ne récidivent, le groupement d’associations plaide pour leur castration chimique.
Contactée par Telquel.ma, Aziza Elbakkali, présidente du Forum Azzahra pour la femme marocaine, défend la mesure :
L’expérience montre que les violeurs et surtout les violeurs de mineurs récidivent après avoir purgé leur peine. Nous avons donc proposé lors du débat à ce qu’on oblige les coupables d’agressions sexuelles sur mineurs à un suivi psychologique, et à adopter la castration chimique en cas de récidive.
Cette opération, qui consiste à injecter des traitements hormonaux aux violeurs afin de limiter leur libido, permettrait selon le Forum « de limiter les dégâts qu’ils causent dans la société ». Aziza Elbakkali ajoute qu’« un mémorandum est en cours de finalisation et doit être soumis au ministère de la Justice dans les jours qui viennent ».
Une alternative à la peine de mort ?
La requête du groupement d’association s’appuie sur l’expérience de plusieurs pays européens dans le domaine, notamment l’Espagne, la Belgique, le Canada, l’Allemagne, le Danemark ou la Norvège. Mais cette solution constitue également, selon le Forum, une alternative à la peine de mort :
Lors des réunions entre les différentes associations du Forum qui ont eu lieu avant le débat sur la question, des propositions suggéraient la peine de mort pour les violeurs récidivistes. Mais nous avons jugé bon d’opter pour la castration chimique, parce qu’ils restent des humains et ont le droit à la vie.
Outre la castration chimique des violeurs récidivistes, le Forum Azzahra demande entre autres que le Code pénal criminalise l’expulsion de la femme du foyer familial, un geste qu’il considère comme un acte portant atteinte à la dignité de la femme. De même, le groupement d’associations propose que l’exploitation d’enfants pour la mendicité soit criminalisée, et réaffirme son refus d’une libéralisation de l’avortement.
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