Francesco Smalto, l’un des couturiers préférés de Hassan II, est décédé dans la nuit du 4 au 5 avril à Marrakech, à 87 ans, indique la maison de couture éponyme qu’il avait fondée.
Le grand couturier italien Francesco Smalto est décédé dans la nuit de samedi 4 à dimanche 5 avril alors qu’il séjournait à La Mamounia à Marrakech. Il avait créé sa maison de couture pour hommes en 1962 à Paris: il n’avait alors que 34 ans, mais déjà une longue expérience. Né le 5 novembre 1927 en Calabre, en Italie, Francesco Smalto a débuté à 14 ans. Il a été fortement imprégné par la coupe des costumes américains après un stage à New York chez Harris, qui habillait le président John Kennedy.
Des années plus tard, Francesco Smalto devint non seulement le couturier d’artistes et de plusieurs grands acteurs d’Hollywood, mais également des plus grands chefs d’État, dont Hassan II. Il avait d’ailleurs ouvert plusieurs points de vente, à Casablanca, Marrakech et Rabat, fermés en 2000.
Hassan II et Mohammed VI clients de la maison Smalto
«Francesco Smalto a imposé aux hommes une allure et un style uniques» avec une «silhouette près du corps» et certains traits caractéristiques dans ses costumes comme «le cran de revers dit parisien, dessiné à l’équerre», rapporte la maison Smalto dans un communiqué. Ce tailleur épris de perfection était aussi un entrepreneur qui «a su étendre son activité» dans le sur-mesure et fonder les bases d’un activité de prêt-à-porter avec un style et une qualité directement inspirés de son atelier sur-mesure, selon la maison. L’auteure française Françoise Sagan a écrit de Francesco Smalto qu’il était «un de ces rares hommes qui peuvent mêler le luxe et la sobriété, le quotidien et l’éclat. C’est un artisan et un seigneur.»
En 2001, il avait cédé l’entreprise et s’était retiré. Mais le roi Mohammed VI s’habille encore en Smalto, et en 2013, une boutique de la marque s’est réinstallée à Casablanca. La directrice artistique de la maison, Youn Chong Bak, recrutée et formée par Francesco Smalto, a salué lundi la mémoire du créateur en se souvenant de sa «bienveillante attention». «Ses compliments renouvelés à chaque collection et ses simples mots d’encouragement à chaque rencontre ont forgé mon respect pour le maître et la personne extraordinaire qu’il était», a-t-elle témoigné.
Avec agence
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