Le championnat marocain de football ne semble pas prêt à passer sous la houlette d’une Ligue professionnelle de football. Initialement prévue pour le 25 mars prochain, l’Assemblée générale élective de la Ligue nationale du football professionnel (LNFP) a été reportée à une date ultérieure, a annoncé la Fédération royale marocaine de football (FRMF) lundi 16 mars. Le président de la Ligue devrait être élu lors de cette assemblée.

Ce report intervient après la fin du délai règlementaire de dépôt des candidatures fixé au lundi 16 mars, explique la FRMF dans un communiqué publié sur son site web. La commission électorale de la LNFP n’a reçu à cette date aucune demande de candidature, ajoute la FRMF.

Le comité directeur de la FRMF a voté le 2 février dernier le règlement de la LNFP. Il s’agit d’une instance qui, à l’instar des championnats européens, se chargera de gérer le championnat pro Elite 1 et de la deuxième division, jusque-là gérés par la FRMF.

Business du foot

Pour beaucoup de spécialistes, l’idéal serait d’avoir une Ligue de football indépendante de la FRMF, « une ligue qui aurait plus d’autonomie et qui serait l’émanation des clubs de D1 et de D2, qui fixe le calendrier des matchs du championnat et négocie ses sponsorings, qui s’occupe de rechercher ses propres financements et qui dispose d’un cadre juridique adéquat », explique Lino Bacco, commentateur sportif et responsable des programmes à Radio Mars, contacté par Telquel.ma. « La Ligue de football, c’est du business, un secteur industriel. Il faut vendre le football, mais pour cela il faut être strict », poursuit-il.

Cependant, le projet présenté ne semble pas correspondre. Le premier point qui pose problème est le contenu des statuts de la LNFP. « On voit que les statuts de la LNFP soulèvent une certaine perplexité. On a l’impression en les lisant que la LNFP sera toujours sous le couvert de la FRMF », estime ainsi Lino Bacco. Il reconnaît cependant qu’ « il faut un début à tout » et que dans un premier temps, « il ne serait pas mauvais de voir la FRMF accompagner la Ligue professionnelle ».

Et pour cause, les clubs de football au Maroc qui sont censés constituer la LNFP manquent d’organisation. « Dans le cadre actuel, les clubs ne sont pas structurés sur un plan comptable et organisationnel et leurs dirigeants ne sont pas toujours compétents ». Par exemple, certains clubs marocains ne (sur)vivent que grâce aux aides de l’État et des communes, faute de sponsors et d’investisseurs. « Mais étant donné qu’on est pris par le temps, on ne peut faire qu’avec ce qu’on a », commente encore Lino Bacco.

Une refonte du statut football pro

Pourtant, si le spécialiste plaide pour un contrôle, ou du moins un accompagnement de la FRMF, pendant les premiers pas de la Ligue professionnelle, il estime néanmoins que pour arriver à mettre en place ce projet, « il faut une refonte des statuts qui tienne compte de l’avis des clubs, qui n’ont pas été sollicités pour leur élaboration ».

Dans les pays européens où elles sont mises en place, les ligues de football professionnel sont indépendantes des Fédérations de football, qui ont pour mission de gérer les sélections nationales (équipe A, équipe féminine,  équipe des jeunes).