Accusé d'adultère, Mustapha Errik d'Al Adl Wal Ihsane a été libéré

Arrêté pour adultère, Mustapha Errik, membre dirigeant d’Al Adl Wal Ihsane, a été libéré ce 16 mars. La jamaâ affirme que cette arrestation est un nouveau coup de l'Etat pour la « déstabiliser ».

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Un agent escorte une voiture au tribunal de Casablanca
Crédit : AFP

Selon un communiqué de la préfecture de police de Casablanca publié ce lundi, Mustapha Errik, membre du bureau politique d’Al Adl wal Ihsane a été interpellé vendredi 13 mars dernier « en flagrant délit d’adultère dans l’appartement de sa complice ». Après leur garde à vue, ils ont été « présentés au parquet compétent » ce lundi.

Mais, assure Hassan Bennajeh, porte-parole d’Al Adl wal Ihsane, le procureur du roi a décidé de libérer Mustapha Errik. « L’État a encore une fois échoué à déstabiliser la jamaâ et le tribunal a ordonné de clore le dossier pour manque de preuves », nous confie-t-il.

Depuis l’arrestation du responsable de l’association religieuse, vendredi, la jamaâ conteste en bloc l’accusation « d’adultère ». Des adlistes ont même organisé, le 15 mars, un sit-in devant le tribunal de première instance de Casablanca, protestant contre une arrestation qu’ils jugent « illégale ».

Une arrestation illégale ?

Ce à quoi la préfecture de police de Casablanca a répondu, dans son communiqué relayé par la MAP, que « contrairement aux informations publiées sur les réseaux sociaux […] les services de la préfecture de police de Casablanca rejettent ces allégations dénuées de tout fondement et affirment que cette interpellation s’est faite dans le cadre de la loi ».

Il semble que le nœud de l’affaire réside dans l’implication, ou non, de la femme de Mustapha Errik dans les poursuites pour adultère contre son mari. Rappelons que selon l’article 491 du Code pénal, la poursuite pour adultère « n’est exercée que sur plainte du conjoint offensé ».

Or, le porte-parole d’Al Adl wal Ihsane affirme que « contrairement à ce qui a été affirmé par la préfecture de police, la femme d’Errik n’a jamais porté plainte contre son mari ». Et d’ajouter que la femme de Mustapha Errik, qui était présente au tribunal ce lundi, a également nié devant les adlistes avoir porté une quelconque plainte à ce sujet.

Saisie de sous-vêtements

Un fait que le communiqué de la préfecture de police ne semble a priori pas remettre en cause, puisque il précise que « conformément aux dispositions juridiques en vigueur, la femme du mis en cause a été convoquée par la police judiciaire de la ville d’El Jadida (lieu de résidence habituel des époux), pour l’informer de l’arrestation de son mari en flagrant délit d’adultère et garantir ainsi son droit de poursuivre ou non son époux ». Le texte ajoute « que la femme n’a pas repris contact avec les services concernés de la préfecture de police de Casablanca, comme elle l’avait promis de faire, jusqu’à la comparution de son époux devant le parquet ».

Cependant, si sa femme a bien choisi de ne pas le poursuivre, Mustapha Errik n’est pas forcément tiré d’affaire : le procureur peut toujours le poursuivre pour relations sexuelles en dehors des liens du mariage (article 490 du Code pénal). D’ailleurs, le communiqué de la préfecture de police indique que « le parquet a demandé d’approfondir l’enquête, de reprendre contact avec l’épouse de l’accusé et d’accélérer l’expertise sur les téléphones portables des deux mis en cause au vu de l’existence de SMS échangés entre les deux parties, ainsi que sur les sous-vêtements saisis à cette occasion ».

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