A l’occasion de la journée internationale de la femme, des associations féministes, des représentantes des partis politiques et des syndicalistes appellent à manifester le 8 mars à 10h. Lors d’une conférence de presse mardi 3 mars, les organisateurs ont dénoncé la « féminisation de la pauvreté » et le « manque de représentativité des femmes au gouvernement ».
Mais la particularité de cette marche est la mobilisation des partis de l’opposition. Le 3 février dernier, pendant une session des questions orales à la Chambre des représentants, le chef du gouvernement avait défié l’opposition en affirmant que celle-ci « n’arriverait pas à rassembler plus de 200 femmes devant le parlement pour protester contre le gouvernement ».
Cette provocation de Abdelilah Benkirane, suite à une passe d’armes avec la députée du PAM Khadija Rouissi au sujet de la parité, avait provoqué l’ire de l’opposition. Celle-ci avait considéré les propos de Benkirane comme « une insulte à la femme marocaine ».
Lire aussi : Des associations féminines portent plainte contre Benkirane
Une marche pour dénoncer les insuffisances de la parité
Suite à cela, des associations féministes, en collaboration avec trois partis de l’opposition (Istiqlal, Union constitutionnelle et PAM), ont décidé de répondre « politiquement » le 8 mars, journée de la femme, au chef du gouvernement en organisant une marche.
Dans ce sens, les partis politiques ont créé une commission de coordination qui a pour objectif de ramener le plus grand nombre de participants pour cette marche. A travers cette marche, les partis de l’opposition ainsi que les associations féministes souhaitent notamment interpeller le gouvernement sur la question de la parité qui, selon eux, n’est pas encore mise en pratique et sur la question du travail des mineures.
Une marche vide de sens pour le PJD
Cette commission est constituée de deux femmes de chacun des partis impliqués : Fatiha El Ayadi et Khadija Rouissi pour le PAM, Fatiha Sedass et Saadia Ben Sahli pour l’USFP, Yasmina Baddou et Mounia Ghellam pour l’Istiqlal ainsi que d’autres membres d’associations féministes.
Au sujet de cette marche, le président du groupe parlementaire du PJD à la Chambre des représentants Abdellah Bouanou a déclaré qu’elle n’était qu’une « tentative vaine de la part des partis de l’opposition qui manquent d’initiative politique de grande envergure ». Et d’ajouter que cette marche est « vide de sens et ne rentre que dans le calcul politique de l’opposition pour les prochaines élections ».
Lire aussi : Sondage: face à la crise, les femmes sont plus confiantes
Vous devez être enregistré pour commenter. Si vous avez un compte, identifiez-vous
Si vous n'avez pas de compte, cliquez ici pour le créer