Le verdict est tombé mercredi 4 février. 230 militants laïcs ont été condamnés à vie par la cour criminelle du Caire pour des faits remontant à la révolution de 2011. 39 mineurs ont notamment écopé de 10 ans de prison, ont indiqué des sources judiciaires à l’AFP. Tous devront également payer une amende collective d’environ 1,9 million d’euros.
Le tribunal a estimé que les 269 condamnés étaient coupables «d’agression des forces de l’ordre» et «d’incendie de bâtiments étatiques», selon le responsable. Ils ont notamment été reconnus coupables de l’incendie du prestigieux Institut d’Égypte, qui abritait quelque 200.000 ouvrages, certains rarissimes.
Tous, à l’exception de Ahmed Douma, l’une des figures de la révolution, ont été condamnés sans qu’ils ne soient présent au procès, a indiqué un responsable de la cour, précisant que ces 229 prévenus avaient été remis en liberté par un précédent tribunal. La peine de prison à vie se traduit par 25 années de détention. Les condamnés pourront faire appel du verdict.
Des peines très lourdes
Les peines prononcées mercredi sont les plus lourdes infligées à des militants des mouvements laïcs et libéraux qui ont chassé Hosni Moubarak du pouvoir. Depuis que l’armée a destitué le président islamiste Mohamed Morsi en juillet 2013 et réprimé dans le sang ses partisans, les condamnations à mort et à de longues peines de prison se sont multipliées. Les procès de masse expédiés parfois en quelques minutes ont suscité un tollé international.
«C’est un verdict qui montre la haine personnelle du juge pour la révolution et ses militants», a déploré le frère de Ahmed Douma. Le juge Chehata est connu pour avoir rendu certains des verdicts les plus sévères prononcés ces derniers mois. Lundi 2 février, il avait confirmé la condamnation à mort de 183 islamistes pour avoir tué 13 policiers en août 2013 dans une banlieue du Caire. C’est lui également qui avait condamné trois journalistes d’Al-Jazeera à des peines de sept à 10 ans de prison pour «diffusion de fausses informations» en soutien aux Frères musulmans de Mohamed Morsi. Dimanche 1er février , l’un des condamnés, l’Australien Peter Greste, a néanmoins été remis en liberté et expulsé sur décret présidentiel.
Depuis la destitution de Mohamed Morsi, 1.400 manifestants islamistes ont été tués, des centaines condamnés à mort et environ 15.000 personnes emprisonnées.
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