Les distributeurs de produits pétroliers ont onze mois pour se préparer à la libéralisation du marché. A partir de décembre 2015, ils seront les seuls à décider des prix à la pompe.
La libéralisation des prix du gasoil, de l’essence super et du fuel est prévue pour la fin de l’année. Dans cette perspective, un accord d’homologation des prix des produits pétroliers vient d’être signé entre le gouvernement et les distributeurs. En clair, jusqu’au 30 novembre 2015, le gouvernement accompagnera les professionnels du secteur pour fixer les prix de certains produits pétroliers, qui continueront d’être annoncés le 1er et le 16 de chaque mois. Une fois l’échéance arrivée, l’Etat n’interviendra plus dans la fixation des prix à la pompe. « La loi sur la concurrence et la liberté des prix interdit aujourd’hui à l’Etat ou à toute organisation d’intervenir dans la fixation des prix. Les prix des produits pétroliers auraient donc pu être libéralisés dès ce mois-ci, mais il fallait d’abord préparer l’ensemble du secteur à cette libéralisation », nous explique Adil Ziadi, président du Groupement des pétroliers du Maroc (GPM). Les onze mois de délai permettront aux opérateurs de parachever les investissements nécessaires à cette libéralisation. « Nous avons entrepris une mise à niveau des stations-services et des réseaux depuis plusieurs mois », affirme Adil Ziadi. Concrètement, les opérateurs du marché pétrolier ont investi au total environ 400 millions de dirhams pour se doter de nouveaux équipements, essentiellement des systèmes électroniques, permettant de changer leurs prix à distance. En effet, à partir de décembre 2015, les prix pourront fluctuer autant de fois que les opérateurs le souhaiteront, et cela en fonction de la concurrence, des règles du marché et de leurs coûts de revient.
Baisse des prix en vue ?
L’ouverture de ce secteur à la libre concurrence laisse planer le spectre de la hausse des prix en dehors de l’impact des cours internationaux. Les opérateurs pourraient être tentés de revoir leurs marges à la hausse. Une hypothèse qui n’est pas à exclure. « A partir de décembre prochain, le marché sera libre et les tarifs seront déterminés en fonction de la loi de l’offre et de la demande », estime Ziadi. Cependant, « la compétition entre les opérateurs sera telle que les prix seront ceux du marché et à des niveaux raisonnables », souligne le président du GPM. Le jeu de la concurrence, s’il n’y a pas d’entente, jouera le rôle de garde-fou comme dans tous les autres secteurs. En plus, la baisse actuelle des cours à l’international ne manquera pas d’orienter les prix à la baisse. C’est l’aspect positif de la réalité des prix. A l’heure actuelle, le cours du baril avoisine les 50 dollars et pourrait même glisser jusqu’à 40 dollars. Par ailleurs, le Chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, assure que cette réforme prenait en compte le pouvoir d’achat des consommateurs, les intérêts des entreprises pétrolières ainsi que le maintien des équilibres macroéconomiques du pays. L’autre apport de la réforme du secteur réside dans le fait que les pétroliers ne seront plus impactés par les arriérés de paiement. D’ailleurs, « l’Etat est en train d’apurer ses arriérés concernant les carburants. Cette enveloppe sera totalement apurée avant la fin du premier trimestre 2015. Il ne restera plus que l’enveloppe relative au gaz », soutient Adil Ziadi.
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