Réalisé par Jean Mazel, cinéaste et écrivain amoureux du Maroc, le documentaire Maroc d’aujourd’hui (47 minutes) est filmé au début de l’été 1969, deux ans avant l’attentat de Skhirat. Jean Mazel revient certes sur l’histoire récente du Maroc, avec des archives en couleur montrant la foule qui acclame Mohammed V, puis pleure sa mort, mais il s’attache surtout à dépeindre, avec très peu de commentaires, la vie dans le royaume à cette époque, ses traditions et son développement. On passe ainsi de l’apprentissage du Coran à l’école publique, de l’usine Renault de Casablanca à la place Jamaa El Fna, de touristes en bikini à Ouarzazate à la kasbah Aït Benhaddou ou à la construction du barrage Mansour Eddahbi.
« Nous portons des pantalons, mais nous ne tenons pas à porter la culotte »
On note aussi cette interview, à Casablanca, de la femme de l’ex ambassadeur du Maroc à Berne. Interrogée sur les Marocaines qui − comme elle − s’habillent à l’occidentale et leurs rapports avec la tradition, elle précise : « Nous portons des pantalons, mais nous ne tenons pas à porter la culotte« .
C’est également l’occasion de revoir Farid Belkahia (mort en septembre dernier), interviewé en tant que directeur de l’École des Beaux-arts de Casablanca, ou encore la première créatrice qui a exporté les caftans en dehors du Maroc, Tamy Tazi.
Enfin, le pacha de Meknès, interviewé par Jean Mazel, interrogé sur l’histoire de la ville et sur la « garde noire » de Moulay Ismaël, déclare qu’ « il n’y a pas une famille aristocratique au Maroc qui n’ait du sang noir. C’est pour cela qu’il n’y a aucun racisme, cela n’a jamais existé, et cela n’existe pas.«
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