Hassan II: "Casablanca était une ville sans rayonnement spirituel"

Interviewé en mars 1994 par Frédéric Mitterrand dans son émission Caravane de nuit, Hassan II livre sa vision de l'islam et répond à une question « un peu insolente » du journaliste.

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La mosquée Hassan II « est-elle le symbole d’un règne glorieux, est-ce que c’est un acte de foi, est-ce que c’est un partage avec le reste de la communauté musulmane ? ». C’est la question posée à Hassan II dans l’émission Caravane de nuit en mars 1994 par Frédéric Mitterrand et que ce dernier juge « un peu insolente ». Dans cet extrait inédit, l’ancien roi explique que la construction de cette mosquée est pour lui d’abord un acte de foi. « Ensuite c’était un acte d’amour pour Casablanca que je trouvais être une ville sans rayonnement spirituel », poursuit le monarque. Cette mosquée, estime enfin Hassan II, était un acte de nationalisme : « Je voulais montrer pour maintenant et pour les siècles à venir que le Maroc est un pays qui continuera toujours avec l’aide de dieu, à représenter ce qui est traditionnel ce qui est constant tout en acceptant les techniques les plus modernes ».  

« Au Maroc nous sommes fondamentalistes »

Dans cet extrait vidéo, Hassan II évoque sa rencontre avec Jean-Paul II, et ce qu’il pense du combat de l’abbé Pierre. Tout en saluant l’engagement de l’homme, l’ancien roi lâche d’un ton taquin : « J’envie l’Abbé Pierre à son âge d’avoir une telle vigueur ». Hassan II tient un discours ouvert et tolérant sur un islam qu’il ne conçoit pas autrement. Pour lui, « au Maroc nous sommes fondamentalistes, nous sommes au plus près des fondements de l’islam mais nous ne sommes pas intégristes ». Hassan II explique donc que la religion doit évoluer mais qu’il ne faut pas toucher au dogme qu’il résume aux cinq piliers de l’islam.

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