Danse, comédie, amour et drame font partie des ingrédients du premier film − au cinéma − du cinéaste marocain Yassine Fennane, que le FIFM 2014 présente comme son « coup de cœur ». Karyan Bollywood raconte l’histoire de Jimmy, un trentenaire passionné de cinéma, qui vit avec sa mère dans un bidonville, et embellit son quotidien fait de misère sociale et affective en se réfugiant dans un monde imaginaire dans lequel disco, palais indiens et autres rêveries s’entremêlent. Un univers dont il a « hérité » de son − défunt − père projectionniste, qui était passionné par Bollywood et notamment par le film indien Disco Dancer.
Un film dont Jimmy s’inspire, et qu’il singe jusqu’au moindre détail : look, danse, coiffure, démarche. Avec l’aide de son ami Hamouda, Jimmy décide de tourner le remake de Disco Dancer dans son bidonville afin de sauver ce quartier de sa destruction et − bien sûr − de séduire la femme qu’il aime, Mouna.
« Une métaphore de ma passion du cinéma »
« A travers ce film, j’ai voulu parler des personnes qui vivent dans la marge au Maroc », nous confie le cinéaste Yassine Fennane. Et d’ajouter que « c’est une espèce de métaphore de [sa] passion du cinéma et de [son] rapport aux autres dans un contexte social marocain ». Quant aux raisons qui ont poussé le réalisateur à revisiter les codes du cinéma indien, celui-ci précise que « l’impact au Maroc de ce cinéma a été très important dans la mesure où le film bollywoodien présente énormément de rêves auxquels le citoyen marocain moyen essaie de s’identifier afin de transcender ses problèmes du quotidien ».
Après avoir réalisé quatre courts métrages et quatre téléfilms dans le cadre du projet Film Industry de Nabil Ayouch, Yassine Fennane s’est fait connaitre en réalisant, sur quatre saisons avec Ali Mejboud, la série Une heure en enfer (Sa3a fil ja7im). Il a ensuite également réalisé Okba Lik et Bnat Lalla Mennana, des séries qui ont été vivement saluées par le public.
Karyan Bollywood sera projeté le 12 décembre au sein du Festival international du film de Marrakech.
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