Connu mondialement, Lahcen Zinoun est une figure incontournable de la danse nationale, et son talent a voyagé hors des frontières du royaume, où il a participé à plusieurs festivals et événements, comme le Festival de Hammamet en Tunisie ou encore le New York Ballet. Aujourd’hui, l’artiste engagé qu’il est a droit à un livre qui retrace son parcours. Une monographie de 216 pages éditée par Maha Editions et soutenue par la Fondation BMCI pour la solidarité et la culture. Tout au long du livre entièrement bilingue et préfacé par l’écrivain Abdelhak Serhane, des photos et des tranches de vie retranscrites par Mostafa Chebbak qui retracent toute la poésie et l’engagement du danseur au fil de sa carrière.
Mais Zinoun n’est pas que danseur et chorégraphe, le livre nous dévoile des côtés de l’artiste que l’on connaissait peu. Le danseur étoile est aussi sculpteur et peintre. Un art qu’il a notamment découvert suite à une dépression nerveuse. « C’est fabuleux cette découverte de la vie après la dépression », raconte-t-il. De fil en aiguille, l’artiste a fini par s’essayer aussi au 7e art, avec brio. « La seule famille qui m’a ouvert les bras, c’est celle des cinéastes », témoigne Lahcen Zinoun. S’il a été chorégraphe sur plusieurs longs métrages internationaux, notamment La dernière tentation du Christ de Martin Scorsese et Un thé au Sahara de Bernardo Bertolucci, il a réalisé son premier court métrage en 1991. En 2012, sortait La femme écrite, long métrage accueilli positivement par la critique mais provoquant un tollé dans les médias à cause de scènes de nu. « La société marocaine a un problème avec le corps, notre propre corps est tabou », dénonce l’artiste. « Notre signification du corps au Maroc est automatiquement reliée au sexe », renchérit Lahcen Zinoun, qui avoue aussi avoir eu beaucoup de problèmes lorsqu’il a décidé de devenir danseur, notamment à cause de ce tabou au sein de la société. « Un jour, mon père m’a balancé un carton à la figure avec mes affaires dedans, j’avais le choix entre la danse et rester dans le foyer familial. Heureusement que j’ai fait le bon choix », se remémore le danseur, qui a longtemps officié au prestigieux Ballet royal de Wallonie. Depuis, Lahcen Zinoun a pris la danse comme une cause, qu’il voulait voir rayonner sur la scène artistique nationale. « La danse donne cette carapace pour résister, lutter. Chaque jour est une occasion pour se remettre en question », explique-t-il.
Si l’artiste se voit flatté par ce livre-hommage, Lahcen Zinoun ne le voit pas comme la fin d’une boucle. « Je n’ai pas encore fini. J’ai encore beaucoup de choses à donner. Je crois que je vais vivre longtemps, parce que je n’ai pas encore fini ce que j’avais à faire« , conclue-t-il.
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