Le bilan s’alourdit d’heure en heure. De violents orages ont entraîné d’importantes inondations et la crue de plusieurs oueds au pied des massifs du Haut et de l’Anti-Atlas ces derniers jours. Ces intempéries étaient toujours en cours ce lundi 24 novembre, selon la météorologie nationale.
Ainsi, au moins 32 personnes ont été tuées à la suite de ces « précipitations exceptionnelles », en majorité dans la région de Guelmim (24 morts), mais aussi dans les régions d’Agadir-Ouarzazate et Marrakech, selon le dernier communiqué du ministère de l’Intérieur, publié lundi 24 novembre en début d’après-midi.
Six d’entre elles, dont une fillette de neuf ans, ont été emportées dimanche 23 novembre par les eaux de l’oued Tamsourt, proche de Guelmim, à 200 km au sud d’Agadir. Le même jour, quatre corps étaient repêchés dans la crue de l’oued Talmaadart, qui a emporté les occupants de trois « grands taxis » qui se dirigeaient vers la ville de Bouizakarne (40 km au nord de Guelmim). Et lundi, ce sont 11 autres corps qui ont été repêchés.
Moyen déployés
Les interventions terrestres et aériennes effectuées par les équipes de secours auraient permis le sauvetage de 214 personnes en situation de danger, dont 14 ont été secourues par les hélicoptères déployés par les FAR et la Gendarmerie Royale lundi, toujours selon le communiqué.
Une centaine de « maisons en pisé » ont été totalement ou partiellement détruites, tandis qu’une centaine de routes ont été coupées, dont six nationales, a encore noté le ministère.
200 touristes évacués
Interrogé par l’AFP, le directeur du Centre provincial du tourisme de Ouarzazate, Zoubir Bouhout, a affirmé que deux vols avaient été affrétés spécialement dimanche soir pour évacuer quelque 200 touristes, dont une moitié de Français.
Contacté par téléphone, Mustapha Al-Gemrani, un habitant de Guelmim, a estimé n’avoir «jamais vu cela depuis de (précédentes) inondations en 1986».
«Les habitants ont eu très peur. Une famille qui revenait d’un mariage a été emportée, on ne connaît pas encore leur sort. Mais le ciel s’est à nouveau éclairci et il y a des hélicoptères qui survolent la région», a-t-il ajouté.
Dans toute la zone, des dizaines de maisons traditionnelles en pisé ont été totalement ou partiellement détruites.
Les obsèques des victimes pris en charge par le palais
Les autorités ont fait savoir que les services du ministère de l’Intérieur, les Forces armées royales (FAR) et la Gendarmerie royale poursuivaient «leurs efforts en vue de secourir les personnes qui sont encore encerclées par les crues, à travers la mobilisation d’importants moyens».
Dimanche 23 novembre, des PC de crise avaient été mis en place, le ministère de l’Intérieur indiquant que «130 véhicules de sauvetage tout terrain, 335 zodiacs et embarcations» étaient notamment mobilisés.
Le Palais royal a de son côté annoncé la prise «en charge des frais d’inhumation et des obsèques des victimes, ainsi que les frais des soins des blessés».
Ces dernières années, les autorités ont renforcé les systèmes d’alerte dans certaines vallées de l’Atlas, en particulier celle de l’Ourika, au sud de Marrakech. Cette région touristique avait été endeuillée en 1995 par des crues ayant fait des centaines de victimes.
Avec MAP, AFP.
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