L’histoire se déroule dans la Chine moderne et industrielle de la fin des années 1990. Tout commence quand, en 1999, un employé d’une carrière minière est assassiné et son corps est dispersé aux quatre coins de la Mandchourie. Un inspecteur, que sa femme vient de quitter, mène l’enquête et essaie de recoller tous les éléments du puzzle. Sauf qu’il est obligé d’abandonner ses recherches après avoir été blessé lors de l’interpellation des principaux suspects: situations absurdes par moments mais qui se révèlent être des moments clefs pour la résolution de l’affaire.
En 2005, cet ancien flic, devenu agent de sécurité reprend du service quand deux nouveaux meurtres sont commis dans la même région, en lien avec l’employé de la carrière minière. Pour rassembler les éléments, il se rapproche de l’épouse de cet employé, une femme mystérieuse dont il tombe amoureux.
Un polar sans artifices
Contrairement à d’autres films policiers, ce long-métrage est sans artifices et sans stimuli (musique intrigante ou cadrage alimentant un suspense). L’enquête est résolue avec patience, permettant ainsi au spectateur de prendre le temps de contempler, en toile de fond, les facettes de la Chine occidentalisée et industrielle des années 2000. Si l’on peut faire un parallèle, le rythme de ce film ressemble à celui de Fargo des Frères Cohen ou encore à celui de Touch Of sin de Jia Zhang-Ke.
Grâce à ce rythme et à des personnages (héros et tueurs) si solitaires, si proches de nous et si attachants, le cinéaste chinois Diao Yinan remporte le pari de faire un polar réussi, loin des codes de la mise en scène classique. Black Coal a reçu l’Ours d’or du meilleur film et l’Ours d’argent du meilleur acteur au festival de Berlin 2014.
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