Hausse du quota de pêche de thon rouge dans l'Atlantique et la Méditerranée

Les pays pêcheurs de thon rouge -incluant le Maroc- ont pris la résolution de relever de 20% (pendant 3 ans) le quota de pêche de cet espèce de poisson. Des ONG s’inquiètent.

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pêche au thon rouge
Crédit : AFP

Pour la première fois depuis  l’imposition en 2007 de strictes mesures de contrôle des prises,  les  pays pêcheurs de thon rouge en  Méditerranée et Atlantique Est ont décidé de  relever significativement le quota de pêche de ce poisson de 20% pendant trois ans. Cette décision a été prise par les membres de la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique (Cicta) en adoptant la proposition de l’Union européenne (UE), lors d’une réunion à Gênes en Italie, lundi 17 novembre.

Fixée à 13 500 tonnes pour 2014, l’autorisation passera à 16 142 tonnes en 2015 et à 19 296 tonnes en 2016. Le quota pour 2017, établi pour l’instant à 23 155 tonnes, devrait être réexaminé sur la base d’une réévaluation du stock en 2016. Le texte adopté souligne la volonté dans l’immédiat de maintenir un quota « en-deçà du niveau des estimations les plus prudentes ».

Les discussions ont été serrées concernant la répartition du quota, certains pays méditerranéens réclamant une révision. 59,2%  du quota revient à l’UE, suivie du Maroc, du Japon,  de la Tunisie et de la Libye.

Inquiétude des ONG

« C’est dur pour le WWF de considérer 20% d’augmentation annuelle sur les trois années à venir comme une approche « modérée ». Nous sommes préoccupés à l’idée que les immenses efforts de conservation de ces dernières années puissent disparaître rapidement », a réagi Sergi Tudela, du Worl wildlife fund (WWF). Selon lui, « la réunion a été compliquée. Le cas du thon rouge confirme qu’il est parfois plus difficile de gérer un succès qu’une crise ».

L’ONG internationale Oceana qui lutte pour ​​la conservation des océans relève quant à elle que les nouveaux quotas «restent dans les limites scientifiques», mais dénonce «fermement l’incapacité de la Cicta à gérer le reste des espèces».

Pour la 6e année, la Cicta a également rejeté une demande de contrôle accru pour protéger les requins de la pêche visant leurs seuls ailerons. Une décision bloquée par une minorité de pays, emmenée par la Chine et le Japon, souligne Oceana.

Enfin, pour le thon tropical enfin, le plus consommé au monde, la Cicta a décidé de créer un groupe de travail sur les « dispositifs de concentration de poissons » (DCP). Ce qui satisfait à moitié les pêcheurs français, qui auraient voulu, en attendant, un gel du nombre de DCP, une technique piégeant les poissons sans distinction de taille ni d’espèce, très utilisée notamment par les Espagnols.

(Avec AFP)

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