L’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et le Bahreïn ont décidé du retour de leurs ambassadeurs au Qatar. C’est ce qu’a annoncé un communiqué des pays du Golfe, relayé par l’agence de presse saoudienne SPA. Cette décision a été prise lors d’un sommet qui a réuni dimanche 16 novembre, à Ryad, les émirs du Koweït et du Qatar, le roi du Bahreïn et le vice-président de l’État des Émirats arabes unis.
Dans ce communiqué, les dirigeants des cinq pays du Golfe soulignent « l’ouverture d’une nouvelle page » dans leurs relations de nature à consolider leur action commune, relevant que « la situation critique que vit la région actuellement exige de doubler les efforts et de resserrer les rangs pour préserver la sécurité et la stabilité ».
Huit mois de tension
Les trois pays avaient rappelé début mars leurs ambassadeurs au Qatar, ouvrant une crise sans précédent au sein du Conseil de coopération du Golfe (CCG) depuis sa création en 1981.
Le Qatar était en effet accusé par ses voisins de déstabiliser la région, de soutenir les islamistes proches des Frères musulmans dans les autres pays du Golfe − dont des dizaines ont été condamnés à la prison aux Émirats −, et de servir de refuge à des islamistes d’autres pays arabes.
Selon les médias locaux, les représentants du CCG tiendront leur sommet annuel à Doha les 9 et 10 décembre prochains pour mettre un terme à leurs différends. C’est l’émir du Koweït, Cheikh Sabah Al-Ahmad Al-Sabah, qui a pris l’initiative d’une médiation entre le Qatar d’un côté et les Émirats, Bahreïn et l’Arabie saoudite de l’autre.
Ahmed Raïssouni, persona non grata aux EAU
Toujours dans le cadre de la bataille menée par les pays du Golfe contre les Frères musulmans, les EAU ont mis sur leur liste noire 84 instances religieuses et politiques considérées comme des organisations terroristes lors d’un Conseil des ministres tenu la veille du sommet, le samedi 15 novembre. Parmi ces institutions figure l’Union internationale des savants musulmans, dirigée notamment par le Marocain Ahmed Raïssouni, ex-président du Mouvement de l’unicité et de la réforme (MUR), révèle le quotidien arabophone Akhbar Al Yaoum dans son édition de lundi 17 novembre.
Ahmed Raïssouni a en effet été élu, en décembre 2013, vice-président de l’Union internationale des savants musulmans, puissante organisation fondée en 2004 par le célèbre mufti égyptien Youssef Qaradawi, et qui réunit 2 000 membres comptant parmi les plus influents savants ou militants de l’islam politique.
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