Lors d’une conférence organisée à Rabat par les associations Ennakhil, Jossour et Bayt Al Hikma dans le cadre de la campagne « Ha3lach » (voila pourquoi), des données effrayantes ont été révélées sur les mariage de mineures au Maroc. La présidente de l’association Ennakhil, Zakia Chramou a ainsi affirmé qu’à « Qalaât Sraghna, des mariages de mineurs sont conclus en contrepartie d’un contrat », cependant, précise-t-elle, ce ne sont pas « des contrats de mariage mais des contrats de prêt ». Ces «arrangements» n’ont de « prêts » que le nom puisqu’il s’agit plutôt de dons d’argent en échange de la main de la − très − jeune fille, et vont de 20 000 à 60 000 dirhams.
Les contrats de prêts sont légalisés à la commune, et conclus avant le mariage, entre le père de la future épouse et son futur mari. Les noces sont ensuite célébrées, mais l’union n’est pas légalisée, un juge devant autoriser chaque mariage de mineures, et la jeune mariée n’est donc pas protégée.
Chramou précise que si le mari en question ne souhaite pas « poursuivre sa vie avec la fille car elle ne lui plait plus, il la rend à ses parents et récupère, ou non, sa somme d’argent, selon ce que prévoyait l’arrangement entre le père de la fille et le mari à la signature du contrat de prêt». Et d’ajouter que ces maris profitent de la situation précaire de ces familles pour pouvoir effectuer ces contrats.
Pour rappel, les mariages de mineures recensés par le ministère de la Justice en 2013 sont de 35 152, en forte augmentation par rapport à 2004, où 18 341 unions avaient été comptabilisées.
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