Ce programme, piloté par l’Instance centrale de prévention de la corruption (ICPC), prévoit des représentations dans des établissements de six autres villes du royaume, « afin de toucher le plus grand nombre », selon le président de l’ICPC, Abdesselam Aboudrar. Plusieurs milliers d’exemplaires de la BD, intitulée « Nisrine et la corruption », seront également distribués.
Avant la représentation, une convention d’un montant de 500 000 dirhams (45 000 euros) pour 2014-15 a été signée entre l’ICPC et l’ambassade de France pour financer diverses actions contre la corruption, dont ce projet éducatif. Le spectacle de marionettes « montre comment la corruption peut s’immiscer dans le quotidien (…), mais surtout qu’elle n’est pas une fatalité« , a noté l’ambassadeur de France à Rabat, Charles Fries. « Pour éduquer ces enfants aux principes d’intégrité, de probité, il faut des cours bien sûr, mais aussi quelque chose de ludique« , estime Aboudrar.
Des résultats encore trop timides
Le Maroc a affiché ces dernières années la volonté de lutter contre la corruption, en particulier depuis l’adoption d’une nouvelle Constitution à l’été 2011, dans le contexte du Printemps arabe. Fin 2011, le parti islamiste Justice et développement (PJD) a notamment remporté un succès historique aux législatives après avoir fait campagne contre ce fléau. Mais les résultats se font attendre: dans une enquête de Transparency publiée fin 2013, le Maroc se classe 91e sur 177 pays.
« Les bases institutionnelles sont là, et on a brisé les tabous. Tout le monde en parle désormais« , affirme Abdesselam Aboudrar, reconnaissant que « c’est un travail de longue haleine« . Il a notamment qualifié de « tournant majeur » le projet de réforme de la justice, dont une ONG (Adala) a toutefois récemment critiqué « la lenteur« , un an après l’annonce d’une « feuille de route » par le gouvernement.
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