Marché des télécoms: les prix baissent, la qualité aussi

Les effectifs d'abonnés mobile et d'internautes, ou encore le nombre de minutes passées accroché à son smartphone explosent. Mais la qualité des appels n'est pas toujours au rendez-vous.

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Le prix des communications téléphoniques a une nouvelle fois baissé, selon les derniers chiffres livrées le 4 août par l’Agence nationale de réglementation des télécoms (ANRT). Fin mars 2014, le « revenu moyen par minute » (ARPM), unité de mesure évaluant ce que rapporte un client à l’opérateur, est tombé à 0,34 dirhams/HT par minute pour le mobile. Cela représente une baisse de 33 % par rapport à la même période en 2013, où l’ARPM était de 0,51 dirhams/HT.

Les prix des communications baissent d’année en année, à la faveur de la concurrence entre les trois opérateurs (voir infographie). Dans son enquête sur l’indice des prix des télécoms (2008-2013), l’ANRT note que « le prix d’un appel téléphonique a baissé en moyenne de 55 % en 5 ans (fixe et mobile) ». Un résultat dû « à la forte concurrence que connaît ce marché et à l’efficacité des leviers de régulation mis en œuvre par l’ANRT », s’autocongratule le régulateur.

Ce que le graphique ne dit pas en revanche, c’est que les offres proposées par les opérateurs ne sont pas concernées par ces baisses de manière égale. Ces baisses concernent avant tout les offres prépayées, qui représentent le plus gros du parc installé (41,14 millions de clients prépayés contre à peine 2,23 millions d’abonnés mobiles à fin mars 2014).

La baisse des appels nuit à leur qualité

L’ANRT a publié un rapport d’évaluation de la qualité des services télécom en janvier 2014 duquel il ressort que 2 appels sur 10 sont de faible qualité ou de qualité médiocre. Le régulateur a d’ailleurs appelé les opérateurs à plus de vigilance, notamment sur les communications qui n’aboutissent pas.

Pour le fixe, le prix des appels a en revanche augmenté de 14 % en un an, culminant à 0,66 dirhams HT par minute. Désormais, appeler d’un mobile est ainsi en moyenne moins cher qu’appeler d’un fixe.

Le marché de l’Internet au Maroc connaît une évolution spectaculaire. A commencer par les prix, tirés vers le bas par la concurrence que se livrent les opérateurs sur la 3G. C’est simple, la facture moyenne d’un client internet au Maroc s’est allégée de 51 dirhams en cinq ans, passant de 80 dirhams HT en moyenne en 2010 à 29 dirhams pour le premier trimestre 2014. La tendance n’est pas prête de changer et est même appelée à se poursuivre, grâce à la mise en place de la fibre optique et l’arrivée prochaine de Méditel et d’Inwi sur le marché de l’ADSL.

Là où l’évolution est spectaculaire aussi, c’est au niveau du parc installé que ce soit le nombre de mobiles ou des clients Internet. Seul marché en recul, celui du fixe, même si ce dernier a connu une brève percée en 2006, avec le lancement des offres de fixe à mobilité restreinte (Bayn).

En huit ans, le nombre de clients mobiles est passé de 16 millions en 2006 à plus de 43 millions à fin mars 2014 (132,04 % de taux de pénétration). Désormais, plus de 33 % des Marocains sont équipés d’un smartphone et 9 % de tablettes (chiffres 2013).

Source : ANRT
Source: ANRT

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De plus en plus de Marocains accèdent à Internet. Ainsi, le nombre de clients 3G et ADSL compris est passé à 6,39 millions, soit un taux de pénétration de 19,45 %. On est loin des quelque 400 000 abonnés à la fin 2006. Cette évolution s’explique bien entendu par le boom de la 3G et la concurrence.

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